Non seulement tous les arguments ne se valent pas,
mais certains sont carrément à bannir




Page en cours d'élaboration


L'une des tâches qui nous revient, pour faire un débat intelligent et sérieux, qui va au fond des choses,  est de "discerner le bon grain de l'ivraie" dans tout ce qui s'est dit et continuera à se dire. D'un côté comme de l'autre, il y a de bons arguments, et des mauvais arguments. Il y a, aussi, des réactions émotives qui, dans un camp comme dans l'autre, ne sont guère admissibles et méritent d'être dénoncées comme autant de marques de mépris, d'irrespect et d'intolérance à l'égard de qui ne pense pas comme soi. Nous en présentons ici quelques-uns, franchement à bannir (un peu plus et j'allais écrire: interdire!! - du moins, les exclure du débat.)

NOTE: ce qui est entre guillemets provient textuellement de sites web divers.

Arguments, réactions et attitudes à rejeter:
Réponse à cela:
Les attaques contre la personne (à noter qu'il s'agit là d'un sophisme dénoncé dans les cours collégiaux de philosophie, et ce, dès le cours "Philo 101"! Or, ou bien un grand nombre de gens, même apparemment instruits, ne se sont pas rendus à ce niveau, ou bien ils ont oublié ce qu'on leur a enseigné!)
  • Mario Dumont taxé d'opportuniste et de démagogue par les journalistes, et même de raciste et de xénophobe (en particulier par Dutrizac, TQS, 31 janvier 07)
  • Les gens d'Hérouxville qualifiés de "morons", d'"ignares", de "ti-counes"...
  • Les gens contre la décision d'Hérouxville, qualifiés de "moumounes bardés de diplômes",
  • L'auteur de la chanson "Ça commence à faire, là", jugé tout simplement raciste et xénophobe.
  • Un extrémiste "pure laine" disant qu'il fallait interdire les mosquées "pour éviter de se faire réveiller par un taré chantant dans un haut parleur".
  • Une Néo-Québécois d'origine algérienne affirmant que "Tout le monde est raciste au Québec", et que les Québécois "haïssent les immigrants".

Attaquer la personne et la tourner en dérision, au lieu de critiquer ses idées en en démontrant la fausseté,  ne fait aucunement avancer le débat et a, comme conséquence, de faire taire les gens. J'ai remarqué, d'ailleurs, que la crainte de se faire taxer de raciste et de xénophobe est un frein à la liberté d'expression: on se tait, on ne dit rien, pour ne pas passer pour tel. Est-ce là ce qu'on veut et souhaite? Sûrement pas, et le débat suscité par le Conseil municipal d'Hérouxville nous démontre une chose: la majorité, jusqu'ici silencieuse, n'a plus peur, désormais, des étiquettes "raciste" et "xénophobe". En ce sens, nous avons collectivement franchi un grand pas et devons remercier les élus d'Hérouxville d'avoir pris une telle initiative.

D'autre part, on n'a pas assez souligné, jusqu'à présent, que de se faire taxer, à la moindre critique, de "raciste" et de "xénophobe" est tout à fait MÉPRISANT à notre égard. Nous avons eu le dos large, jusqu'à présent, mais maintenant, il est temps de dire que "Assez, c'est assez", et que la xénophobie et le racisme ne sont pas toujours du même bord. D'ailleurs, un bon nombre de gens de communautés culturelles en sont conscients et osent le dire. On peut le constater sur des forums virtuels.
Un autre sophisme utilisé et à bannir est la généralisation hâtive. Par exemple:
  • LES musulmans sont des extrémistes.
  • LES juifs sont méprisants à l'égard des femmes.
  • LES Québécois sont tous racistes.

En ce qui concerne les musulmans,  les intégristes sont une minorité. Le tchador et la burka ne sont pas des demandes de tous les musulmans. Certains sont même contre, et probablement plus nombreux qu'on le pense. Tous les musulmans ne sont pas des Talibans, ou des fondamentalistes intégristes!

En ce qui concerne les Juifs, rappelons que ceux qui font problème sont ceux de la communauté hassidique, laquelle forme 12% de tous les Juifs au Canada. Les autres 88% sont très bien intégrés et SONT des Québécois et des Canadiens à 100%. Or, non seulement les hassidiques nous font problème, mais il font aussi problème pour ce 88% de Juifs!

En ce qui concerne les Québécois d'origine canadienne française, il n'y a pas plus de racisme cehez eux qu'il y en a ailleurs, sans compter que ce qui les caractérise, c'est bien davantage l'ouverture et la tolérance qui, parfois, s'avèrent même un peu trop inconditionnelles!! D'où le problème suscité par ce qu'on appelle les accommodements raisonnables, et la nécessité de les baliser.

L'idée que des pratiques religieuses autres que les nôtres empiètent ou écrasent les nôtres, que l'affirmation du droit des autres briment le nôtre.
La liberté de religion existe et personne ne songe à l'abolir. Les différentes fêtes religieuses, de quelque religion qu'elles soient, peuvent être célébrées (et qu'y a-t-il de plus intéressant que de les connaître, et d'y participer?), quand c'est dans le respect des lois établies, et que les pratiques religieuses ne vont pas à l'encontre des principes d'égalité et de liberté, entre autres. (Réfléchissons, par exemple, à la religion vaudou...; ou à une religion qui exigerait des sacrifices humains...) Non seulement nous tolérons d'autres religions, mais nous les acceptons parfaitement, comme nous acceptons aussi, depuis fort longtemps, les églises catholiques, protestantes, orthodoxes, les synagogues, les temples et les mosquées!

Variante de la précédente:  "C'est nous qui sommes maîtres au Québec et non les ethnies qui veulent nous imposer graduellement leur us et coutumes, tout en supprimant graduellement les nôtres."

Dans les demandes d'accommodements raisonnables, basées sur des croyances religieuses ou morales, la question n'est pas du tout que certaines communautés culturelles veuillent nous "imposer" leurs croyances, ou supprimer les nôtres. (Bien que cette idée repose sur la remise en question des arbres de Noël, dans le temps des Fêtes, par quelques personnes, et aussi sur le fait que plusieurs demandes sont en lien avec le port de signes religieux ou identitaires qui semblent problématiques à une grande partie de la population et ce, de toutes origines, musulmane comprise.) Pour reprendre une idée hérouxvilloise  - et qui devrait être enlevée de leur Code des normes de vie, ce n'est pas parce que les Juifs et les Musulmans ne mangent pas de porc qu'ils nous interdisent, du même coup, d'en manger!

Parlant de pratiques religieuses, quelqu'un a qualifié le jour du mouton islamique (fin du ramadan), de "tradition barbare, choquante, venue du fond des âges et qui n'a plus sa place."

Ce monsieur devrait aller faire un tour dans quelques abattoirs (et même quelques méga-fermes d'élevage d'animaux) pour voir réellement quelle est la coutume la plus barbare des deux. De toute façon, le problème n'est pas cette Fête musulmane du mouton, mais l'endroit où se fait l'abattage.
Que la religion catholique (incluant le crucifix à l'Assemblée nationale) est la caractéristique de notre culture et un élément essentiel de notre patrimoine, que les immigrants doivent respecter, voire, auquel se plier.

Une telle affirmation va à l'encontre du fait que le Québec est, maintenant,  une société laïque. Si elle a été longtemps intimement reliée au catholicisme, elle ne l'est plus depuis des dizaines d'années. Notre culture est essentiellement marquée par la Révolution tranquille et les valeurs démocratiques de la modernité. Cela ne signifie aucunement, cependant, que tout signe de ce patrimoine historique (comme la Croix du Mont-Royal) doive disparaître du décor québécois.
Ce sont des "caprices" religieux.

Sans commentaires.... - Sauf peut-être celui-ci: vouloir conserver le crucifix à l'Assemblée nationale, dans le Salon bleu, n'en serait-il pas un, lui aussi?

"Ils viennent nous dire comment vivre."
Mais non! Ils nous laissent vivre comme on veut, mais certains réclament de vivre ici selon leurs us, coutumes et traditions ancestrales. Or, la question est de savoir si certaines d'entre elles n'iraient pas à l'encontre de nos valeurs. (Cependant, il faut dire que certaines demandes semblent aller en ce sens, par exemple d'enlever les décorations de Noël...)

"Ils viennent de se mettre dans un ghetto", déclare Mme Guillemette, 66 ans et convertie à l'islam depuis 40 ans,  en parlant des gens d'Hérouxville, où l'on a établi que les femmes peuvent conduire une voiture, se vêtir comme elles le désirent, déambuler seule dans les endroits publics, etc. (Voir article, ci-dessous) Comment peut-on affirmer que des gens s'enferment dans un ghetto alors qu'ils PERMETTENT un grand nombre de comportements interdits ou mal vus ailleurs? - Aberrant!

Quelques remarques suppémentaires

Il y a vraiment une confusion, chez une bonne majorité de gens, entre croyances religieuses et pratiques culturelles. Ces dernières sont incluses, ou identifiées dans les croyances religieuses... Or, il faut voir si certaines demandes sont  vraiment reliées à des obligations religieuses, ou pas, et si elles sont aussi strictes qu'on le prétend.

L'article: SELON UNE MUSULMANE QUÉBÉCOISE - Hérouxville craint ce qu'elle ne connaît pas. Isabelle Légaré,  Le Nouvelliste,  Trois-Rivières.

"C'est certain que je n'irai pas à Hérouxville. J'aurais peur de me faire lancer des roches!" Jacqueline Guillemette est reconnue pour deux choses: son franc-parler et le foulard qu'elle porte en tout temps sur la tête. On la reconnaît aussi par son abaya, le vêtement traditionnel de la femme musulmane. Il y a 40 ans, Mme Guillemette a décidé de se convertir à la religion islamique. Âgée de 66 ans, elle connaît tous les versets du Coran et se plie à toutes les règles, dont celle du ramadan (période de jeûne de 30 jours). Et pour ceux qui se poseraient la question, non, elle n'est pas mariée à un musulman. Ce n'est pas dans ses projets non plus. C'est par choix que la dame a un jour décidé de croire en Allah.
Invitée à commenter la décision du conseil municipal d'Hérouxville d'adopter des normes de vie à l'attention des nouveaux arrivants, Mme Guillemette, qui tient à préciser qu'elle parle ici en son nom personnel, ne peut s'empêcher d'y voir un sentiment de peur à l'endroit des immigrés. "Dans les petites campagnes, ça se peut qu'on trouve plus de xénophobes. Mais si les gens d'Hérouxville réfléchissent un peu, parce que ça va leur arriver un jour, ils vont se rendre compte que les immigrés ne voudront plus venir chez eux", soutient celle qui n'a pas l'intention d'y mettre les pieds non plus pour les motifs précisés plus haut.
Bénévole auprès des nouveaux arrivants à Trois-Rivières, Mme Guillemette est persuadée que cette décision de la municipalité d'Hérouxville risque d'être interprétée comme un manque d'ouverture à l'endroit des étrangers. Pour la Trifluvienne, une personne réfugiée dont les traumatismes vécus dans son pays d'origine sont encore bien présents n'osera jamais aller s'établir dans un village où elle craint d'être exclue, un jour ou l'autre, en raison de ses croyances. "Ils viennent de se mettre dans un ghetto", déclare Mme Guillemette en parlant des gens d'Hérouxville, où l'on a établi que les femmes peuvent conduire une voiture, se vêtir comme elles le désirent, déambuler seule dans les endroits publics, etc.
Mme Guillemette en rit. Jamais elle ne s'est sentie brimée en raison de sa religion. Dans le Coran, il est écrit que la femme est, pour Dieu, l'équivalent de l'homme, ce qui veut dire qu'elle a droit à une reconnaissance sociale, à l'éducation, à son indépendance financière, etc. "Si vous rencontrez une femme qui a le visage voilé, dites-vous que c'est son mari qui exige ça", soutient Mme Guillemette.
Elle trouve que la communauté d'Hérouxville est "partie en peur" parce qu'elle craint, répète-t-elle, ce qu'elle ne connaît pas. La Trifluvienne déplore toute l'ampleur qu'est en train de prendre au Québec le débat sur les accommodements raisonnables. Elle avoue que, depuis quelques semaines, des gens qui ne la connaissent pas ont le réflexe de la regarder "de travers", elle qui, depuis sa conversion à l'islam, n'avait suscité rien d'autre que de l'indifférence, à la limite de la curiosité. "Heureusement, lorsque je leur parle, leur visage s'éclaire. Mais si j'avais un accent, je pense que ce jugement dans leur regard resterait", affirme Mme Guillemette.



1