PETIT LEXIQUE

 

 

La production: base du développement de la société

 

Pour vivre et perpétuer l'espèce humaine, les humains doivent manger, se vêtir, avoir une demeure, etc. Tout cela les humains se l'assurent par leur travail, à l'aide d'instrument de travail. La production de biens matériels se trouve à la base de la vie et du développement de toute société.

 

La production de biens est impossible sans les moyens de production que sont les matières premières, les sources d'énergie, les machines, les outils, les usines, les transports, etc. La production de biens est aussi impossible sans les travailleurs possédant les connaissances, l'expérience, le savoir-faire. La relation qui existe entre les travailleurs et les moyens de production constitue ce qu'on appelle les rapports sociaux de production.

 

L'histoire de l'humanité n'est pas un concours fortuit de circonstances et de phénomènes, mais une évolution qui suit des étapes successives. Chaque formation sociale, chaque société, se distingue par son mode spécifique de production, c'est-à-dire par le type d'organisation de la production. Dans l'évolution des sociétés on distingue les grandes étapes historiques suivantes: communauté primitive, esclavage, féodalisme, capitalisme, socialisme... Chaque étape étant le développement de celle qui l'a précédée, on comprend pourquoi plusieurs modes de production et plusieurs stades (ou étapes) d'un même mode peuvent coexister.

 

 

Mode de production pré-capitaliste

 

A côté du mode de production capitaliste, il existe encore des traces du mode de production pré-capitalistes: production artisanale, fermes familiales, etc.

 

 

Caractéristiques du mode de production capitalistes

 

Le système capitaliste repose sur la propriété privée des moyens de production. Les travailleurs, ceux qui créent les valeurs nouvelles, ne possèdent pas les moyens de production et ne peuvent pas non plus décider de leur utilisation, ni de la répartition des marchandises produites. Ils ne possèdent que leur force de travail qu'ils sont obligés de vendre aux propriétaires des moyens de production.

 

Le propriétaire des moyens de production achète la force de travail au prix le plus bas possible, c'est-à-dire le minimum nécessaire à sa reproduction matérielle: nourriture, vêtements, logement, entretien et éducation des enfants. Les salaires peuvent s'élever un peu au-dessus de ce minimum grâce aux luttes des travailleurs et de travailleuses, mais ils n'atteignent jamais l'équivalent des valeurs nouvelles créées par le travail.

 

Cette différence qui existe entre le prix payé pour la force de travail (salaire) et les valeurs nouvelles créées par le travail constitue ce qu'on appelle la plus-value. L'extorsion de cette plus-value par les propriétaires des moyens de production est la principale forme de l'exploitation capitaliste.

 

 

Origine des classes sociales

 

C'est la séparation, du point de vue de la propriété, entre les travailleurs-travailleuses et les moyens de production qui est à l'origine de la division en classes. Une classe sociale étant un vaste groupe d'humain qui ont des intérêts économiques communs et sur cette base ils développent une pensée commune. Dans le mode de production capitaliste, cette séparation crée deux classes fondamentales dont les intérêts sont opposés et irréconciliables: la bourgeoisie et le prolétariat.

 

 

La bourgeoisie

 

La bourgeoisie est formée de ceux qui détiennent et contôlent les capitaux financiers, les moyens de production et s'approprient directement ou indirectement la plus-value. La bourgeoisie est aussi formé de ceux qui travaillent pour ceux qui détiennent les capitaux et la production, ainsi que ceux qui ont des intérêts avec la bourgeoisie. Ces agents des propriétaires ne s'approprient qu'indirectement de la plus-value: ils reçoivent des salaires plus élevés que la valeur de leur force de travail, en récompense pour leur loyauté aux intérêts du capital.

 

 

La classe bourgeoise

 

La classe bourgeoise comprend ceux qui détiennent les moyens de production.

 

 

Le prolétariat

 

Le prolétariat englobe les travailleurs et les travailleuses ainsi que ceux qui sont en attente de travailler.

 

 

La classe ouvrière

 

La classe ouvrière, ceux qui vendent leur force de travail afin de subsister, est formée de ceux qui effectuent leur travail sous la forme productive, c'est-à-dire ceux qui réalisent des opérations productives de plus-value: de production proprement dite, transport, emballage, entretient et conservation, etc. Ils créent des valeurs nouvelles appropriées par les capitalistes. Ils sont exploités sous la forme d'extorsion de la plus-value.

 

 

La classe populaire

 

La classe populaire est formée de ceux qui n'ont pas de rôle actif dans la production et qui sont en attente de travailler, les chômeurs, les assistés-sociaux, etc.

 

 

Intérêts contradictoires

 

Le prolétariat et la bourgeoisie ont des intérêts contradictoires, c'est-à-dire que la satisfaction des intérêts d'une classe entraîne la négation ou le rejet des intérêts de l'autre.

 

 

Intérêts du prolétariat

 

A cour terme les intérêts du prolétariat sont d'améliorer ses conditions de travail ainsi que son salaire. A long terme les intérêts du prolétariat sont de changer, de renverser le système capitaliste afin d'instaurer un système à son avantage.

 

 

Intérêts de la bourgeoisie

 

Les intérêts de la bourgeoisie, sont à cour terme, de maximiser ses profits. Maintenir et assurer la perpétuation du système capitaliste sont bien sûr ces intérêts à long termes.

 

 

La détermination de l'appartenance de classe

 

Il est bon de rappeler que la division en classes n'est pas morales: on ne cherche pas par l'analyse des classes, à diviser le monde en "bons" et en "méchants". L'appartenance de classe se détermine objectivement par la place occupée dans les rapports sociaux de production.

 

 

Les positions de classes

 

Il faut distinguer l'appartenance de classe qui se détermine objectivement par la place occupée dans la structure économique et la position de classe de tel ou tel individu ou groupe dans une conjoncture donnée. Autrement dit, les idées, le vote aux élections, les prises de position lors d'un conflit, les pratiques en général d'individus ou de groupes, sont des positions de classe, mais ne changent rien à l'appartenance de classe déterminée objectivement par la place occupée dans les rapports de production.

 

Dans la définition de stratégies de lutte, il est important de savoir comment la société se divise en classes, et quels sont les intérêts de classes afin de savoir quelles sortes d'alliances peuvent être faites entre telles ou telles classes ou fractions de classes. Notons, enfin, qu'une application purement mécanique de la division en classes n'est pas suffisante pour définir une stratégie juste: il faut également observer l'évolution des groupes et les positions qu'ils prennent lors de conflits

 

 

Les luttes de classes

 

Dans la société capitaliste les luttes de classes sont permanentes, étant donné la nature même du mode de production capitaliste qui produit des classes sociales qui sont opposées, qui ont des intérêts contradictoires. Il y a constamment des luttes qui sont à la fois économiques, politiques et idéologiques, mais dont un aspect est dominant. Par exemple, une grève est une lutte dont l'aspect économique est dominant, mais qui inclut certains aspects idéologiques au moins dans la justification qu'on donne aux revendications, et certains aspects politiques si , par exemple, le pouvoir d'État intervient par des injonctions, des lois ou autrement et que les travailleurs et les travailleuses se mobilisent contre le pouvoir d'État.

 

Dans la société capitaliste, il y a constamment des luttes de classes, même si dans certaines conjonctures c'est la classe dominante qui, ayant une conscience de classe et des organisations de classe plus développées, est beaucoup plus active et réprime efficacement l'expression des besoins et des intérêts des dominés. Le fait d'être exploités et de résister à l'exploitation constitue une lutte de classe, même si ceux qui luttent à divers niveaux n'ont pas une conscience de classe.

 

 

La classe qui détient le pouvoir économique détient aussi le pouvoir politique et le pouvoir idéologique

 

Pour que les rapports de production capitalistes (rapports d'exploitation des travailleurs et des travailleuses par les capitalistes) se maintiennent et se développent, c'est-à-dire se reproduisent continuellement, il faut que les capitalistes détiennent en plus du pouvoir économique, le pouvoir politique et le pouvoir idéologique.

 

 

Définition de l'État

 

La domination politique et idéologique est principalement assurée par l'État qu'on peut définir comme l'instance centrale dont le rôle est le maintien de l'unité et de la cohésion d'une formation sociale, le maintien des conditions de production et, ainsi la reproduction des conditions sociales de la production. Il est dans une société de classes le garant de la domination politique de classe. L'État capitaliste exerce sa domination sur le prolétariat au moyen des appareils répressifs et des appareils idéologiques.

 

 

Les appareils répressifs

 

Les appareils répressifs (dont l'aspect principal est la répression au moyen de procédures, de lois, de violence physique, etc.) sont: le parlement, les tribunaux, l'armée, la police, l'administration. L'État capitaliste détient le monopole "légitime" de la répression physique organisée. Toutefois la domination politique ne peut se faire exclusivement par la répression physique: elle requiert l'intervention décisive et directe de l'idéologie.

 

 

L'idéologie

 

On peut définir l'idéologie comme étant un ensemble de représentations que les humains ont de leurs rapports entre eux et avec la nature dans la société et dans l'organisation matérielle du monde. Dans une société de classes, il n'y a pas de diffusion d'idées de type neutre, toute forme idéologique est au service d'une classe contre une autre. Les luttes idéologiques de classes se manifestent de manière spécifique entre deux idéologies principales: l'idéologie bourgeoise et l'idéologie du prolétariat.

 

 

Rôle de l'idéologie bourgeoise

 

L'idéologie bourgeoise est indispensable pour former les Hommes, leur permettre de se concilier avec la place qu'ils occupent dans la société capitaliste sans la remettre en question. L'idéologie dominante est l'idéologie de la classe dominante, la bourgeoisie: elle légitime la division sociale du travail, l'exploitation, la propriété privée des moyens de production, etc. et refoule l'expression des intérêts, des besoins, des conditions de vies des travailleurs et des travailleuses. Elle réprime les manifestations de l'idéologie de la classe ouvrière. Elle tend à maintenir l'unité en masquant l'existence de classes sociales aux intérêts contradictoires.

 

Pour ce faire, l'idéologie dominante ne peut représenter uniquement les intérêts, les conditions de vie, les valeurs et les idées de la classe dominante. Elle est obligée jusqu'à un certain point, à la suite des luttes des travailleurs et des travailleuses, d'intégrer des éléments de l'idéologie des dominés, sans quoi la domination serait trop évidente. C'est ainsi que l'idéologie dominante intègre la légitimité de l'existence des syndicats.

 

C'est aussi pour cette raison que les intellectuel(le)s au service de la bourgeoisie inventent continuellement de nouvelles formes de récupération des revendications de la classe ouvrière et populaire: la participation, l'animation sociale, le renouveau pédagogique, les diverses méthodes "humanisantes", la concertation sociale, la protection de l'environnement, etc., etc. sont autant de mesures réformistes qui permettent de transformer les revendications des travailleurs et des travailleuses en masquant les causes véritables des conflits pour les faire servir, à la fin, à l'amélioration de la productivité des travailleurs et des travailleuses et par le fait même, à l'augmentation des profits des capitalistes.

 

 

Les appareils idéologiques d'État

 

Les appareils idéologiques d'État comprennent: l'appareil scolaire, les médias d'information, le cinéma, la télévision, la musique "commerciale" pour la plupart des groupes, etc. qui transmettent chaque jour des idées qui renforcent le système capitaliste. Avec les églises, les partis bourgeois, la famille, toutes ces institutions servent à la domination de la classe capitaliste sur le peuple, et à la reproduction de la division de la société en classes.

 

 

Lieu de luttes de classes

 

Les appareils idéologiques d'État sont dotés d'une autonomie relative qui en fait un lieu de la lutte de classes. En effet, étant donné l'existence dans une formation sociale de plusieurs idéologies contradictoires dépendant des diverses classes en lutte, les appareils idéologiques d'État peuvent regrouper des éléments de plusieurs classes ou fraction de classes dont certaines peuvent être en lutte radicale contre la classe qui détient le pouvoir politique. C'est ainsi qu'on remarque des luttes dans des institutions comme l'école, les médias d'information, etc. De telles luttes sont généralement impossibles, à moins d'une conjoncture extrêmement favorable comme une révolution, dans les appareils répressifs: police, armée, etc. à cause de leur unité interne beaucoup plus forte et rigoureuse.

 

(retour)

(menu)

(suivant)

 

1