Confessionnalité, Laïcisme et Franc-Maçonnerie
Chapitre 5 :
Réfutation du livre de Daniel Baril
5.1 Militant laïque athée et militant laïque catholique.
Voici la vision troublante d'un militant laïque athée face à l'école confessionnelle et les réfutations d'un militant laïque catholique face à l'école laïque neutre et commune.
L'autre vision
M. Baril est un ardent défenseur de la laïcité. Faisant partie activement du Mouvement Laïque du Québec, il est lui aussi teinté, pour ne pas dire endoctriné, par une vision humaniste matérialiste issue tout droit de l'idéologie maçonnique. Nous n'entrerons pas dans le débat de fond que nous expliquerons dans les chapitres futurs et dans le deuxième tome. Nous ne toucherons pas davantage aux aspects techniques et aux erreurs factuelles de son livre : "Les mensonges de l'école catholique"168. Ceux-ci ont déjà été dénoncés par une équipe sérieuse de Montréal dirigé par M. Hervé Leduc, qui est conseiller principal en éducation chrétienne à la CECM169. Ce groupe réajuste les erreurs de fond qui manifestent un partie pris à outrance et un manque flagrant d'objectivité dans la vision d'ensemble de M. Baril et des mouvements acolytes pour ne nommer que le MLQ et le MÉMO.
Nous n'entrerons pas non plus dans les détails sophistiqués de la critique. Certains mensonges ou vérités qu'ils affirment ont probablement un fondement. Nous considérons que là où il y a l'homme, là aussi il y a "l'homme", c'est-à-dire l'humain dans ses fragilités, ses travers et ses bassesses. Mais nous nous devons, tout de même, comme citoyens et citoyennes d'uvrer positivement à la recherche d'une meilleure compréhension nécessaire à notre éclairage individuel et à l'unité collective.
Nous nous attarderons donc, à certains points précis des croyances et des visions de M. Daniel Baril. Nous admettons qu'il a droit à ses convictions. Mais nous soutenons que le public, déjà très mal éclairé et qui semble être volontairement gardée dans l'ignorance, a droit lui aussi de mieux cerner les deux visions du débat scolaire. Nous enrichirons donc la vision de l'école et de la religion de M. Baril d'une nouvelle lumière afin de dissiper tout ambiguïté, pouvant se cacher derrière ses attaques acerbes et ses insolences enténébrées.
De grosses attaques
Tout au long de son bouquin, M. Baril attaque la religion des mille et une misères, désordres et stagnations sociales vécus et subits dans l'actuel Québec. Nous regrettons sa non-objectivité et ses informations estudiantines. Il semblerait le seul à ne pas constater une possible "poutre dans son il" et dans celle des théories laïques, au lieu de regarder "la paille dans l'il de son frère chrétien", comme le dit l'Évangile. Mais probablement qu'il ignore tout du cur de l'évangile puisqu'il est "laïque" en esprit et en vérité, pardonnons-lui donc son ignorance.
Nous n'entrerons donc pas dans cette guerre interne, qui dénote des blessures affectives et psychologiques non guéries et non assumées par l'auteur du livre face au domaine religieux et ecclésial. Néanmoins, nous rectifierons certaines informations erronées, qui loin de créer un terrain d'entente et une cohésion sociale souhaitable, engendrent encore une fois la zizanie, l'agressivité et un vinaigre "haineux et vengeur" dans la société. Cela empêche l'unité et l'harmonie déjà si fragile dans notre belle province et au sein de notre beau pays.
5.2 La critique du livre
Les Pouvoirs
-"Ces "insolences d'un militant laïque" veulent brasser la cage dans laquelle les cléricaux et autres "confessionnalistes" ont enfermé l'école québécoise"170.
M. Baril dénonce le pouvoir religieux, contrôle que l'Église à eu sur l'éducation et l'école au Québec. Bien entendu, il méconnaît ou omet de révéler tout ce qu'à fait, quasi bénévolement, le personnel religieux depuis les origines du pays dans le domaine de la santé et de l'éducation, empêchant par-là notre endettement précipité. Aussi, néglige-t-il de nommer les autres pouvoirs aujourd'hui : pouvoir politique, monétaire, économique, médiatique. Il ne fait pas mention non plus, du pouvoir, celui-là occulte, que les sociétés secrètes, exercent dans ces domaines. Pouvoir pour renverser et révolutionner la stabilité d'un pays encore prospère, afin de nous rendre asservie à leur projet de mondialisation économique et politique qui fera de nous des numéros rentables en autant que l'on sert les objectifs du globalisme. Enfin, il semble rejeter le seul pouvoir en éducation qui revient incontestablement de plein droit aux parents.
L'école laïque "neutre"
-"l'athéisme est porteur de sens [...] l'école ... doit afficher une saine neutralité à l'égard des orientations idéologiques, politiques et religieuses"171.
M. Baril prône la neutralité c'est-à-dire qu'il n'y a pas de possibilité de placer en ordre d'importance des valeurs et des croyances. Tout est équivalent, affirme t-il. Il confond l'absence de courage et de décision par une attitude purement subjective et neutre avec la prise de position pour une vérité objective qui fait naturellement suite après avoir porté un jugement éclairé par sa conscience et son intelligence. Il place sur le même pied d'égalité la croyance en Dieu dans la religion et sa négation par l'athéisme puisque selon lui "l'athéisme est porteur de sens"172. C'est donc affirmer que l'école laïque, en ne mentionnant plus Dieu comme principe et fin de l'humanité encourage "ce sens" du "sans Dieu". Pouvons-nous garantir, sans crainte de nous tromper royalement, qu'une personne sera la même dans ses pensées, ses regard, ses gestes et ses attitudes les plus secrètes, si elle croit ou ne croit pas en Dieu, s'il y a ou n'a pas de vie éternelle, de jugement éternel de récompense ou de punition éternel? Alors que choisissons-nous ? Croire en Dieu et alors faire sienne dans sa vie les préceptes divins ou ne rien croire du tout si ce n'est qu'à soi-même "son propre dieu". Ce dernier n'a comme credo "que ma volonté soit faite" comme seule décision arbitraire de ses actions avec les conséquences que cela implique socialement. Il n'y a pas de possibilité mitoyenne. La loi de Dieu ou la loi de la jungle, qui se transforme en loi du plus fort !
La définition de la personne
-"le comité catholique cite un passage du rapport Faure de l'Unesco sur le développement de l'éducation où il n'est aucunement question d'enseignement religieux"173.
Le Rapport Faure de l'Unesco ne mentionne pas la dimension religieuse dans l'homme. Cela est dû à deux choses. D'abord, dès son origine, elle a été noyauté par des membres des socialistes marxistes174. De plus, sa vision en est une issue de l'humanisme athée originant de la franc-maçonnerie175. Et je cite le premier directeur général de l'Unesco: "Un nouvel ordre de pensée va ruiner toutes les religions"176. Mais sous peine de guillotiner la personne, Il nous faut obligatoirement mentionner que la personne humaine dans sa complexité, possède de nombreuses composantes. Elle jouit, en potentialité, des dimensions suivantes: dimension personnelle, sociale, culturelle, morale, spirituelle et religieuse.
Révolution ou réforme?177
Nous trouvons important de mentionner que l'Église veut et permet le changement, mais toujours dans une structure pacifique et paisible et non dans l'anarchie, le désordre et le terrorisme. Sa mission divine en est une, entre autres, de gardienne de la paix, paix du cur et paix de la société tout entière. C'est pourquoi elle n'a pas bénit la révolte des Patriotes. Elle ne bénira jamais aucune révolte, rébellion et révolution par la force et les armes. La politique des orientations passées en éducation avait la même visé. C'est pourquoi, M. Claude Ryan conscient de l'importance de l'harmonie, veut que l'"évolution se fasse à l'intérieur de certaines garanties fondamentales qui ne seront pas remises en question au moindre changement de température"178. Pouvons-nous reprocher à l'Église et à des politiciens consciencieux, d'être les artisans d'une harmonie pacifique? Pourrons-nous dire, à partir des affirmation de M. Baril, que grâce à la guerre et aux révolutions, le développement intellectuel et économique se réalise avec plus d'efficacité dans le respect des petits comme des plus forts? Et à quel prix pour l'individu et la société? Bref, le but du christianisme à toujours été de bloquer, non pas l'évolution, mais l'érosion des valeurs en sachant que le bébé est souvent jeté avec l'eau du bain179.
Obscurantisme ou prospérité ?
Il est contradictoire ici d'opposer, comme le fait M. Baril à partir de sa lecture sociologique marxiste de l'histoire du Québec, l'Église et l'économie, car selon lui, l'Église "est directement responsable de notre retard sur le plan économique"180. Il est surprenant de voir que dans la belle Beauce, "la prospérité japonaise du Québec" appelée aussi "le miracle beauceron", y cohabite à la fois dans un amalgame harmonieux de leadership économique, de vitalité des P.M.E. et de cet enracinement aux valeurs fondamentales et religieuses qui fondent la robustesse de notre peuple. Cela n'est plus à démontrer.
Le pauvre Québec est, selon M. Baril, rétrograde dans son éducation laïque. "Sur la laïcité de l'école publique, nous accusons un siècle de retard par rapport à la France"181. Dieu merci et que nous ne puissions jamais rattraper ce retard. Car en France, le terrorisme fait régner la terreur et le pays est au bord d'une guerre civile disent les médias (février 1998). il est vrai "qu'en France, des idées on en a," comme le chantait Michel Sardou. Mais ils n'ont incontestablement pas nos nombreux avantages, notre économie, notre paix sociale et notre prospérité et cela malgré notre endettement. Notre pays fait pourtant l'envie de tous les pays du monde, y compris la France. Mais, encore une fois c'est toujours plus beau dans le jardin du voisin. Bref, Le Canada est l'un des pays les plus convoités au monde et cela malgré ou grâce à l'Église pour reprendre la même attitude chauvinisme des laïcistes.
Soit que nous tablions sur les droits acquis et alors nous nous faisons traiter de sclérosé, soit que nous ouvrions grands les bras à la nouveauté et à une laïcité mièvre et décharnée des valeurs fondamentales et alors nous nous ferons castrer c'est-à-dire enlever la sève vitale qui maintient un peuple animé.
Raison et foi
-"On a en effet transcrit sous forme d'objectifs cognitifs un contenu de croyances qui n'a rien à voir avec le cognitif, comme si la foi était un acte relevant de la compréhension"182.
Les objectifs, cognitif et croyance, vont de paire. Croire ne signifie pas adhérer banalement à des certitudes quelconques. Croire c'est avoir le foi, c'est-à-dire se fier, parce que la personne est digne de confiance. C'est avec mon intelligence et mon jugement que je suis parvenu par la réflexion à faire confiance à telle personne. Ici encore, il y a une profonde méconnaissance de la dimension religieuse et de l'éducation de la foi.
Dogme et dogmatisme
-""Le dogmatisme paternel valorise plus la soumission que l'activité cognitive", donnent comme explication les chercheurs"183.
M. Baril dénonce le dogmatisme. Merveilleux!. Mais il oublie de dire que dogme et dogmatisme ne signifient pas la même chose. Soit qu'il nous prend pour des ignorants, soit qu'il est lui-même doublement ignorant, c'est-à-dire qu'il ignore son ignorance. Je m'explique. D'après des études mentionnées par lui, un enfant vivant dans un environnement dogmatique va rencontrer plus d'obstacles dans son développement cognitif. Cela est probablement juste, puisque le dogmatisme est une attitude fermée, rigide dans l'éducation. Mais cela ne concerne pas les dogmes. Croire à des dogmes est une adhésion du cur et de l'esprit à une vérité laquelle on fait sienne. Si l'un avait les mêmes conséquences que l'autre, nos ancêtres et cela jusqu'à nos parents même, qui n'étaient tout de même pas des fous et des imbéciles, auraient été affectées irrémédiablement, et ce n'est pas le cas.
Cette attitude dogmatique nous pouvons la retrouver et chez des parents religieux et chez des athées et chez des libres-penseurs comme M. Baril. Ceci ne touche que l'attitude de la personne et son potentiel à accepter les changements. Par exemple, une personne qui se dit être un "païen-congénital" et fier de l'être, dénote une fermeture de génération en génération, de père en fils. C'est cela du dogmatisme. Aussi, cette attitude de rigidité dans l'éducation est sûrement amoindrie, dans une éducation chrétienne authentique, puisque nous encourageons la miséricorde, le pardon, l'amour-charité et l'accueil qui ouvre à l'autre malgré sa différence.
Dans cette même idée, M. Baril dénonce que dans "la catéchèse, on accorde un statut de matière scolaire à l'irrationnel et au mystère"184. Dans sa vision cela semble dangereux afin de ne pas perturber le développement cognitif du jeune. Nous sommes encore loin ici du gros bon sens. En premier, il n'est pas superflu de redire que la personne humaine reste un mystère et pour la science et pour chacun de nous. Combien d'années de thérapie, nécessite la connaissance se soi?
En second lieu, la société elle-même encourage constamment l'irrationnel, en passant par le Père Noël, et les émissions de "fais-moi peur" jusqu'à "au-delà du réel" et la fête de l'Halloween, quand ce n'est pas simplement toute la gamme des films de science fiction, d'horreur et d'extraterrestre. Oui, ça c'est irrationnel et il nous semble que les enfants ne sont pas si perturbés que cela puisque le CRTC tolère ces genres d'émissions. Ou alors, pourquoi encourager tel mythe, légende, mystère et conte de fée pour tous les âges et tous les goûts?
Enfin, même du côté de la science, le mystère persiste, pour ne nommer que la physique quantique et les mathématiques du chaos. Ici encore l'irrationnel voisine le rationnel. Les scientifiques seraient-ils tous dérangés ? Nous comprendrons dans le deuxième tome qu'il n'y a pas de contradiction entre la science et la religion. Nous verrons, de plus, le témoignage de scientifiques face à la foi. Il est donc à propos de signaler qu'il n'y a absolument pas d'opposition là où certains aimeraient en introduire. De plus, nous verrons à la toute fin du deuxième tome, la mystique chrétienne, ses phénomènes merveilleux qui l'accompagnent et ce que la science peut constater et en déduire sans l'expliquer rationnellement.
Bref, si nous évacuons le mystère de notre vie, nous irons l'inventer afin de conserver notre équilibre: la tête dans les nuages et les pieds solidement soudés au sol.
La prière, quel péché grave !
M. Baril et d'autres intolérants aux valeurs transcendantes s'objectent qu'on initie des élèves à l'intériorité par la prière. Nous reprenons ses paroles : "Le mouvement laïque québécois et la commission des droits de la personne reçoivent chaque année de nombreuses plaintes à propos d'enfants à qui l'on fait faire la prière"185 et l'article 4 du comité catholique "permet de nous préserver du pire, c'est-à-dire de la participation forcée à des activités religieuses comme la prière"186. Ouf, heureusement que les nouveaux sauveurs de la veuve et de l'orphelin (MLQ) sont alertes pour dénoncer ce fléau, ravageur et contagieux, qu'est la prière.
Mais qu'y a-t-il de si dangereux et criminel dans l'éducation des jeunes à cette dimension intrinsèque en l'homme? Selon l'avis de beaucoup, cette dimension d'intériorité, a besoin d'être développé et soutenu, sinon nous ferons de nos enfants des corps sans âme, sans vie et surtout sans capacité à l'introspection et à la connaissance de soi. Un de mes professeurs à l'université affirmait, dans son cours sur la sexualité masculine, que l'homme et la femme sont à ce point différents psychologiquement qu'il faut à l'homme, pour retrouver le cur de la femme et s'approcher de ses attentes, développer une dimension spirituelle et d'intériorité obligatoire187. Donc, un homme ayant une dimension spirituelle saura rejoindre, comprendre et aimer une femme à sa juste valeur. On reproche souvent aux hommes d'être rationnels et trop machos. Bien justement, le voilà le remède contre le machisme à outrance. Il s'agit tout simplement, de s'arrêter un instant au bienfait nécessaire d'un temps d'arrêt, d'un vide ou plutôt d'un plein, dans nos journées pour retrouver la paix dans notre cur essoufflé, dans notre vie surmenée et dans notre société robotisée. La musique ne peut s'apprécier qu'avec des pauses. La prière est cet outil essentiel pour atteindre ce but, M. Baril.
Respect démocratique188.
Le Québec ne ferait pas figure d'exception dans sa politique respectueuse du plus grand nombre. Bien des pays fonctionnent avec un amalgame bien jaugé de structures confessionnelles, linguistiques et neutres. De plus, le critère de la prise de décision, face au plus grand nombre, dénote un jugement moral sur la norme c'est-à-dire sur ce qui est normal et non sur ce qui est le meilleur pour la population.
Aussi, c'est à la majorité des parents du Québec, que revient le droit de choisir ou non le type de structure et d'école pour leurs enfants. Une véritable démocratie permet aux personnes d'être préalablement bien informées sur le sujet à débattre ou à voter. Après cette information objective, la décision souveraine du vote doit être respectée. Cela nous ne l'avons pas fait au sujet du débat confessionnel dans notre supposée vraie "démocratie" québécoise. Tous les autres intervenants qui se sont prononcée en faveur de la laïcité, appelés le supposé "consensus provincial" dont M. Baril énumère les principaux intervenants dans son livre189, ne sont que des groupuscules plus ou moins nombreux, de "sans religion (agnostiques, athées, libres penseurs) parasites noyautés par le courant humaniste issus de la franc-maçonnerie et de la philosophie marxiste. Ils ont certes droit à leur opinion, mais pas plus.
Les parents sont croyants
-"les confessionnalistes [...] prétendent que l'enseignement religieux offert actuellement dans les cours de religion répond aux attentes des parents, mais c'est faux"190.
Les parents du Québec veulent véritablement une éducation religieuse catholique ou protestante dans leur école. Les nombreux sondages et statistiques le démontrent. Même si la pratique religieuse fait défaut, même s'ils ont peine à formuler leur demande et leur besoin clair en matière religieuse, il n'en demeure pas moins qu'ils veulent transmettre plus qu'un résidu de culture religieuse et de connaissance hétéroclite à leurs enfants. Ils veulent perpétuer des valeurs et des croyances qu'ils croient avoir la chance de voir durer à travers le temps, qu'ils croient solides. Un sens à sa vie pour l'aujourd'hui d'ici et aussi pour l'autre vie après la mort. Une vision morale globale et cela en dépit de la difficulté personnelle à intégrer dans sa vie l'enseignement de l'Église.
A ce sujet, ce n'est pas, parce que nous savons à l'avance que nos enfants ne respecteront pas tous, et toujours, les règles à suivre et les contrats familiaux, que nous ne leur en demanderons pas. Au contraire, nous en exigeons et trouvons fondamental de le faire. Ce qui prouve l'utilité de toujours présenter un idéal réaliste, idéal qui sera possible d'atteindre dans la pratique quotidienne. Enfin, les parents savent que seul des enseignants qualifiés et bien formés, ce que nous déplorons encore une fois actuellement pour un grand nombre d'entre nous, pourra à juste titre communiquer à leurs enfants toute la connaissance nécessaire pour comprendre la foi chrétienne catholique; ce que l'éducation de la foi à la maison ne peut pas réaliser adéquatement et n'a pas, en fait, pour mission de l'accomplir.
L'ouverture dépareillée du catholicisme
L'Église possède cette capacité extraordinaire d'ouverture au changement, tout en conservant une stabilité, un ordre et une structure lui permettant de perdurer. M. Baril lui-même loue son adaptation. Il affirme que : "le catholicisme, par exemple, s'est adapté aux exigences de la vie moderne en assouplissant ses préceptes sur le jeûne et sur l'interdiction de travailler le dimanche"191. C'est cette capacité de fermeté, dans la souplesse, qui lui à permis de passer victorieusement, même si parfois elle en a écopé, à travers toutes les effondrements des empires, des invasions barbares et des révolutions politiques et culturelles et ainsi de conserver l'unité de sa doctrine. C'est encore sa finesse et sa rigueur qui lui permettra de continuer sa route imperturbablement à travers les méandres du multiculturalisme et de la mondialisation parce qu'elle a les promesses de son fondateur que "rien ne prévaudra contre elle".
Dans ce magma de religions et de croyances, l'Église reste un flambeau de la victoire du bien sur le mal qui prouve que toutes les religions ne s'équivalent pas. Dans cette insécurité latente qui mine nos espoirs et nos projets rien de mieux que l'Église. Elle est vivifiée de 2000 ans d'expérience pour sécuriser notre société moderne et prouver que derrière tout renversement, tout effondrement, tout changement à la mode meurtrière, existe la vie et l'éternelle renaissance. Bref, on retrouve dans l'Église l'équilibre de la pendule, manifestation concrète de la sacro-sainte vertu de tempérance et de cette paix-sérénité que seul le cur de Dieu peut donner au cur de l'homme qui l'accueille.
Les religions sont équivalentes
-"Que ceux qui n'acceptent pas la démocratie, l'égalité des religions, la liberté de conscience, l'égalité inter ethnique, se lèvent et aillent voir ailleurs"192.
Dans la vision pseudo-logique du laïcisme de M. Baril, il est normal que toutes les religions deviennent des tentatives, peu florissantes, pour parler "de" Dieu ou parler "sur" Dieu. Premièrement, il faut avouer que oui, la laïcité est une religion puisqu'elle s'érige au-dessus de toutes autres religions. C'est la religion de l'homme divinisé, qui anéantit Dieu. Placer les religions sur le même pied d'égalité équivaut à dire, aux générations futures, que tout se vaut et qu'il n'y a pas de vérité objective. Sous ce regard, l'important c'est qu'il n'y a rien d'important puisque tout est relatif, subjectif, selon l'humeur d'un jour et l'interprétation individuelle arbitraire. Cette vision et ces attitudes anti-éducationnelles entraînent chez la population un relâchement et une inertie qui se voit aujourd'hui. Nous n'avons qu'à penser au décrochage scolaire chez les jeunes et au désengagement socio-politique des adultes. De plus, l'augmentation effarante du taux de suicide manifeste visiblement un décrochage, celui-là face à la vie.
Niveler les religions prouve, enfin, une ignorance crasse ou invincible vis-à-vis des réalités et des croyances religieuses. L'école n'est pas un Super Marché. Nous ne sommes pas sur la place publique pour acheter des fruits et des légumes. Les valeurs véhiculées dans les croyances possèdent le pouvoir d'élever ou d'anéantir l'esprit, la conscience et toutes les forces vitales de la personne. Mais il semble, que pour M. Baril, l'important c'est une totale "tolérance mièvre et sensitive" afin de respecter une pseudo liberté absolue revendiquée par "l'homo-divinus" de l'idéologie humaniste. Ce qu'il veut, en fait, c'est que nos jeunes puissent avoir des cours de raélien, d'Ordre du Temple Solaire, d'Islamisme, de Christianisme, de Nouvel Age, de Sorcellerie et pourquoi pas de Satanisme, comme il en existe dans certaines universités libérales des États-Unis. Tout ce nivellement existe afin de respecter les "droits fondamentaux" du ridicule et de l'absurde néo-paganisme actuel.
Parce que l'Église ne peut accepter la neutralité des valeurs et des vérités en éducation, elle n'est pas pour autant endoctrinante et intolérante dans ses croyances. Sa conviction première, de transmettre la foi, lui vient du Christ même. Elle le fait en paroisses sous la forme d'une catéchèse, mais sa conviction d'une éducation religieuse à l'école, sous la forme de l'enseignement religieux, relève de sa vision de la personne humaine. Comme nous l'avons déjà vu, ce contenu religieux présente la foi, oui mais, n'y oblige pas. De plus, l'endoctrinement y est exclu puisque nous faisons référence à l'intelligence, le cognitif de l'élève pour comprendre les données de la foi chrétienne. Enfin, ce slogan, que "la religion est une affaire de vie privée", est une des nombreuses tactiques dissuasives des sociétés secrètes particulièrement du communisme idéologique que nous verrons sous peu afin que nous laissions aller nos droits les plus fondamentaux.
Une école qui ne possède pas des valeurs et des croyances solides, sera une girouette entre le souffle toujours éphémère, versatile du courant d'air du jour. Demandons à n'importe qu'elle psychologue digne de ce nom, et il affirmera sans équivoque et hésitation, que la structure même de la personne, pour se poser en tant qu'homme et femme équilibrés, à besoin d'harmonie, de solidité et de stabilité, afin de le rendre sain d'esprit et de cur, sinon c'est la névrose et la psychose. C'est ce même concept, que Jung a élaboré, sur l'importance de la dimension religieuse dans l'humain, sinon disait-il c'est le déséquilibre mental. De plus cette structure solide permet à la personne justement et de ne pas être ballottée par vent et marée, et de garder tout de même une souplesse et une vulnérabilité attachante; c'est le "roseau pensant" de la littérature. Bref, toutes les valeurs et les croyances ne se valent pas et cela en dépit de la bonne intention de celui qui y adhère! Hitler n'était t-il pas sincère dans son projet d'eugénisme?
Droits et devoirs
-" la laïcité s'abreuve à un courant idéologique qui est celui des humanistes [...] Ce choix est irréfutablement, de nature idéologique, mais c'est un choix [...] où l'on veut protéger les droits fondamentaux de tous"193.
Les droits fondamentaux doivent être inséparables des devoirs fondamentaux, et cela afin de conserver une cohérence, et une justice qui ne doit pas être individuelle mais communautaire. De plus, si tous ont des droits au même titre que les autres, il convient que Dieu lui aussi ait ses droits et que ceux-ci soient respectés. Dans ce même ordre de pensée, nous devons rendre obligatoires la pratique et le respect des commandements de Dieu. Alors les droits des hommes deviendront, à coup sûr, eux aussi respectés.
Les droits humains octroyés, sans devoirs et obligations, deviennent des armes à deux tranchants entre les mains d'un pauvre aveugle. Il est essentiel que les droits ne servent pas seulement l'individu mais la collectivité et le bien de l'ensemble. L'Église catholique maintient, dans un juste équilibre, les droits fondamentaux et les devoirs fondamentaux. Sans cela, ce serait l'anarchie et le terrorisme que nous verrions déferler, de plus en plus, par l'intermédiaire des médias sur nos places publiques.
Connaissance ou information
-"une école laïque peut très bien s'accommoder d'un cours de culture religieuse dont l'approche serait sociologique et historique"194.
Donner un cours sociologique des religions empêcher l'élève d'arriver à connaître le cur et l'intention de sa religion d'origine. Pour ne prendre qu'un exemple incomplet, imaginons le cas de quelqu'un qui veut connaître les joies de l'amour conjugal et qui n'a expérimenté que le "french kiss". Il est inutile d'ajouter d'autres commentaires sur l'aspect superficiel du but recherché par les tenants laïques.
Il est néanmoins utile, de spécifier que la connaissance n'est pas simplement une absorption intellectuelle de théories et de spéculations, mais implique un corps à corps, une genèse d'une nouvelle vie à partir des notions que la personne doit assimiler. De fait connaître, c'est "co-naître" avec l'idée émise. Et naître avec, ce n'est plus jamais être pareil. D'où l'importance de passer au crible, au discernement et à la critique, tout ce qui nous vient à l'esprit. C'est ce que ne font pas encore les enfants en bas âge. C'est pourquoi, dans une saine éducation, nous devons les aider à développer ce sens critique afin qu'ils ne soient pas à la merci des publicités trompeuses et de tous les beaux parleurs et sophistes de l'ère post moderne.
Religion ou science ?
-"Comment concilier la croyance aux miracles et autres superstitions avec le rationalisme de la démarche scientifique?"195.
M. Baril oppose la religion et la science, la foi et la raison. Dichotomie inutile puisque, tous les deux sont étroitement imbriqués l'une dans l'autre et complémentaire l'un de l'autre dans la compréhension globale du réel, ce que nous prouverons dans le tome 2. De plus, lorsqu'il mentionne la théorie évolutionniste et créationniste, une fois de plus, M. Baril fait preuve de double-ignorance. La vision catholique est encore plus harmonisatrice et unificatrice que les deux extrêmes mentionnés ci haut. Et cela, à tel point, que bon nombre d'astrophysiciens reviennent à la certitude d'un Dieu hors du crée.
Cette certitude, ils l'acquièrent par la théorie du big-bang et par la physique quantique manifestant et l'esprit dans la matière et l'esprit à l'origine, en dehors du cosmos. Cette opposition dénote encore une tactique du matérialisme-dialectique, que nous expliquerons, afin de diviser. Elle prouve aussi qu'une méconnaissance et de la science et de la religion. Les dires de M. Baril, avancent, elle-même la preuve que loin d'unir et d'universaliser, l'école laïque est étroite, biaisée et limitative de la réalité puisqu'elle oppose encore une fois science et religion, miracle et rationalité comme si l'homme devait choisir obligatoirement entre l'un et l'autre, sans possibilité d'unité et de complémentarité.
FPS et religion
-"Le programme de formation personnelle et sociale est centré sur l'étude des réalités quotidiennes"196.
Ici, il est fondamental de ne pas confondre comme le fait si bien M. Baril, entre "l'information" et les diverses "préventions" que l'élève reçoit en Formation Personnelle et Sociale qui le laisse, comme un solitaire, dans le supermarché de la vie et l'autre réalité celle de la "formation" de vie, la "croissance vers un plus", "l'application à une morale de vie", que l'élève peut intégrer dans l'harmonie de tout son être et cela à partir de l'éducation religieuse et de l'animation pastorale.
Le coût de la confessionnalité
-"Quatre cent soixante millions par année consacrés à l'endoctrinement religieux"197.
Et vlan, encore une fois l'argent! Les chiffres que M. Baril présente, en plus d'être faussés dans leur interprétation, montrent une fois de plus, que l'argent va remporter la manche sur l'individu et passer avant les besoins de l'enfant. Oui, ça coûte cher, une éducation aux valeurs et à la dimension religieuse. Mais ceci coûte moins cher que les multiples pertes humaines dues entre autre, au suicide. Nous possédons, au Québec, le troisième plus haut taux de mortalité par le suicide dans le monde. Cela dénote une crise grave, effarante, une détresse du cur et de l'âme, une perte du sens et de la valeur de la vie humaine et une angoisse existentielle profonde vis-à-vis le présent et le futur. La religion donne une réponse au sens de l'existence, aux questions du pourquoi de l'être humain. Elle raccroche l'individu à la réalité et cela coûte cher, oui. Assurément, moins dispendieux que toutes les préventions et les soins palliatifs qu'engendre socialement le mal du suicide, moins onéreux que les soins psychologiques de toutes sortes, que la fuite dans les paradis artificielles qui amène à la toxicomanie, que les coûts médicaux face aux divers abus qui auraient pu être évitée. Moins coûteux que la valeur réelle de la personne qui n'a pas de valeur marchande et dépasse amplement tous nos dollars de papier monnaie.
Conclusion
Nous pourrions, encore et encore, argumenter les dires de M. Baril. Mais je crois que l'essentiel à été dit. Nous terminons tout de même notre critique sur une note positive.
Nous reconnaissons le militantisme bouillant de M. Baril et de ses acolytes. En cela, nous l'admirons, puisqu'il observe le précepte biblique du "ne sois pas tiède" que malheureusement bon nombre de chrétiens n'arrivent pas à intégrer dans leur vie. Il nous reste, néanmoins, à lui souhaiter comme carrière journalistique, une critique plus objective et surtout plus constructive pour notre bien à tous. Enfin, qu'il sache que nous prions pour lui afin qu'il puisse faire la rencontre épanouissante du Dieu Vivant et Vrai dans sa vie. Dieu, Lui, croit en toi Daniel, même si toi tu ne crois apparemment pas en Lui.
Extrait d'un manuscrit en voie de publication
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Notes Bibliographiques:
Chapitre 5
168. Baril, Daniel, Les mensonges de l'école catholique, VLB Éditeur, Québec,1995.
169. Écrire à M. Leduc à la CECM pour recevoir son document très à propos parue en mars 1995.
170. Baril, Daniel, Les mensonges de l'école catholique, op. cit., p. 15.
171. Ibid., p. 19.
172. Ibid.
173. Ibid., pp. 19-20.
174. Du Berque, Bernard, Les infiltrations de l'humanisme laïciste au Québec,
Éd. Paul Dottini inc., Coll. Vérité, 1981, p. 9 à 11.
175. voir le livre: L'Évangile face au désordre mondial, Schooyans, Michel, L'Évangile face au désordre mondiale, Éd. Fayard, France, 1997.
176. Du Berque, Bernard, Les infiltrations de l'humanisme laïciste au Québec, op. cit., p. 12.
177. Baril, Daniel, Les mensonges de l'école catholique, op. cit., pp. 78 à 82.
178. Ibid., p. 88.
179. Ibid., p. 90.
180. Ibid., p.81
181. Ibid., p. 83.
182. Ibid., pp. 100 et 103.
183. Ibid., p. 103.
184. Ibid.
185. Ibid., p. 131.
186. Ibid., p. 130.
187. Soucis, Pierre, M.A. sexologue-clinicien, Cours : La fonction sexuelle de l'homme, Université Laval.
188. Baril, Daniel, Les mensonges de l'école catholique, op. cit., pp. 49 et 63.
189. Ibid., pp. 170 et 178.
190. Ibid., p.49 +
191. Ibid., p. 155.
192. Ibid., pp. 156-157.
193. Ibid., pp. 156 à 159.
194. Ibid., p. 157.
195. Ibid., pp. 158-159.
196. Ibid., p. 161.
197. Ibid., p. 163+.