POLITIQUE- La Gauche

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Jospin en gestionnaire de l'opulence

France-La gauche plurielle à l'assaut des municipalités FN

Lionel Jospin s'engage à "amplifier" les réformes avec sa nouvelle équipe

La gauche et le PS davantage pluriels, après le remaniement

La gauche « moderne » selon Fabius : tout un programme

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Jospin en gestionnaire de l'opulence

Par Paul-Henri du Limbert


PARIS (AP) -- Taxé d'''immobilisme'', fragilisé dans les sondages, Lionel Jospin s'est efforcé de reprendre la main en annonçant des cadeaux fiscaux qui satisfont son électorat sans remettre réellement en cause son orthodoxie budgétaire.


Au lendemain de l'intervention télévisée du Premier ministre, suivie par 13 millions de téléspectateurs, son entourage affichait une ostensible satisfaction. On concédait ces derniers temps à Matignon un certain ``brouillage'' de l'image du Premier ministre. Les pierres de Bir Zeit étaient passées par là, de même que diverses enquêtes d'opinion plaçant régulièrement Jacques Chirac devant son chef de gouvernement. Ainsi, un sondage CSA/Libération publié vendredi indique que pour 53% des Français le gouvernement Jospin ``s'essouffle''.


Certains se demandaient si Lionel Jospin n'était pas en train de s'installer sur le redoutable tobbogan qui fut fatal ces dernières années à nombre de ses prédécesseurs. Le Premier ministre lui-même s'interrogeait et ses proches racontent qu'il attendait avec un brin d'anxiété le résultat des trois législatives partielles de dimanche dernier, plutôt favorables à la gauche. Ces scrutins l'ont paraît-il convaincu: la relative désaffection à son égard serait invention d'une ``petite bulle médiatique'', réputée éloignée des réalités.


Devant les caméras, il s'est posé en gestionnaire de l'opulence, rôle nouveau pour un Premier ministre. Car jamais depuis quasiment un quart de siècle un chef de gouvernement n'a eu à annoncer autant de bonnes nouvelles: 40 milliards de baisses d'impôts, qui s'ajoutent à 40 déjà votées, qui seront suivies par d'autres réductions l'an prochain, et qui s'accompagnent de 10 milliards de dépenses supplémentaires. C'est ce que Matignon appelle ``la nouvelle donne''.


La gauche se félicite de ces baisses ciblées de la fiscalité -sur les plus modestes- et de cette forme de réhabilitation de la dépense publique, louée en son temps par Michel Rocard mais proscrite depuis par Maastricht.


Secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly a cependant assuré vendredi que les dépenses seront stabilisées en volume en 2000, conformément à la loi de finances. ``Nous allons tenir notre norme de dépenses'', a-t-elle souligné. Ce qui signifie par exemple que le milliard annoncé par M. Jospin en faveur de l'Education sera en fait financé par redéploiements.


La rigueur budgétaire n'est donc pas abandonnée et, visilement soucieux de rassurer ses partenaires européens, Christian Sautter a tenu à le souligner vendredi devant la presse. ``La stratégie économique, budgétaire, fiscale de la France n'a pas changé''. Ainsi, il a annoncé que les déficits publics seraient cette année à 1,5% du PIB, alors que des prévisions initiales les avaient fixés à 1,7%. Et, monnaie unique oblige, l'objectif est toujours d'arriver à 0,3% de déficits publics en 2003.


Tout montre en fait que le gouvernement -champion des prélèvements en 1999- s'attend à des surplus fiscaux supérieurs aux 50 milliards distribués jeudi soir par M. Jospin. A droite, certains parlent de 10 à 20 milliards de plus. Tout bonus, Lionel Jospin l'a précisé, sera affecté à la réduction du déficit. Et le ministère de l'Economie semble penser que l'on pourra ainsi passer cette année sous la barre des 200 milliards de ff de déficit budgétaire.


Après avoir réglé le dossier fiscal pour l'année 2000, Lionel Jospin s'attaque maintenant à celui des retraites. Après les avoir reportées à plusieurs reprises, il annoncera mardi devant la presse ses ``orientations''. L'exercice est difficile: il devra présenter des mesures précises, sous peine d'être une nouvelle fois accusé d'attentisme, tout en rassurant sa majorité plurielle, soucieuse de l'avenir du système par répartition et craintive face à toute forme de capitalisation.


Mais là encore la souriante conjoncture économique devrait le servir. France Telecom est une manne et l'Etat pourrait vendre une partie de sa participation dans l'opérateur téléphonique pour alimenter substantiellement le fonds de réserve. Des milliards qui permettraient de ne pas prendre -ou de retarder- des mesures trop brutales, comme l'allongement des cotisations pour les fonctionnaires ou la remise en cause des régimes spéciaux.

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France-La gauche plurielle à l'assaut des municipalités FN

MARSEILLE, 30 janvier (Reuters) - Les diverses composantes de la gauche plurielle se sont réparties la tâche de conquérir lors des élections municipales de 2001 les quatre villes du Sud-Est de la France actuellement détenues par l'extrême-droite.


Un responsable du Parti Communiste (PCF) a précisé dimanche à Reuters que le Parti socialiste conduirait les listes de gauche à Marignane (Bouches-du-Rhône) et à Toulon (Var).


Les Verts mèneront la liste de gauche à Orange (Vaucluse) et le PCF se verra confier la mission de battre Catherine Mégret à Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
Cette dernière commune semble toutefois poser problème. Si le communiste Alain Hayot a officiellement fait acte de candidature, le socialiste Dominique Tichadou entend bien ne pas être absent du débat. En outre, des militants de divers partis de gauche n'excluent pas de constituer leur propre liste.


Cette division à gauche réjouit le candidat de droite Christian Rossi et le responsable vitrollais du RPR Christian Borelli, pour qui "trois listes à gauche, c'est notre victoire assurée".


Par ailleurs, plusieurs sondages confidentiels laissent penser que l'extrême-droite ne conserverait que la ville de Marignane, où le mégretiste Daniel Simonpieri a de fortes chances d'être réélu.


En revanche, Catherine Mégret à Vitrolles, Jacques Bompard à Orange et Jean-Marie Le Chevallier à Toulon auraient des difficultés pour conserver leur siège. /TC/GB

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Lionel Jospin s'engage à "amplifier" les réformes avec sa nouvelle équipe

PARIS, 28 mars (AFP) - Lionel Jospin s'est engagé mardi à poursuire et même à "amplifier le mouvement de réforme" avec sa nouvelle équipe, au lendemain d'un remaniement provoqué par l'échec du gouvernement dans l'éducation et au ministère des Finances.


Alors que le thème des réformes et de la modernisation sera un des principaux enjeux des prochaines élections législatives et présidentielle, le Premier ministre a profité de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale pour justifier plus longuement son remaniement.


"C'est sur cette ambition réformatrice que les Français nous ont fait confiance en juin 1997, c'est pourquoi nous poursuivrons la politique de réformes", a-t-il assuré. "Il n'y a "pas de changement de gouvernement mais un changement dans le gouvernement", a-t-il lancé pour justifier l'absence de nouvelle déclaration de politique générale.


Comme la veille, il a expliqué qu'il avait voulu "renforcer la capacité d'action du gouvernement", en évoquant "la réalité sociale et politique" du pays. Une façon de reconnaître les difficultés et peut-être l'usure du précédent gouvernement formé il y a près de trois ans, au moment où il enregistre une baisse dans les sondages et un décrochage avec le président Jacques Chirac.


Selon le baromètre CSA/La Vie/France-Info à paraître jeudi, la cote de confiance de Lionel Jospin a régressé de quatre points en mars, à 54%, alors Jacques Chirac a bondi de neuf, à 65%.


Alors que la nouvelle équipe a été qualifiée de gouvernement de combat, à deux ans des échéances électorales nationales, le Premier ministre a confirmé sa volonté de "rassemblement le plus large de la majorité" plurielle.


Outre Laurent Fabius et Jack Lang, fabiusien et lui aussi mitterrandien emblématique, M. Jospin a fait entrer au gouvernement un Vert et un communiste supplémentaires, avec Guy Hascoët et Michel Duffour, ainsi qu'un représentant de l'aile gauche du PS, Jean-Luc Mélenchon.


Et à l'opposition, qui met l'accent sur les différences entre MM. Jospin et Fabius, notamment dans le domaine économique, le Premier ministre a de nouveau opposé l'exemple de la gauche qui "sait se rassembler" aux "querelles, divisions et enjeux de pouvoir" de la droite.


Le Premier ministre a opéré ce remaniement avant tout pour se séparer de Christian Sautter, contraint de retirer la réforme de Bercy, et de Claude Allègre, dont le rejet par le monde enseignant devenait dangereux.


Pour autant, il a assuré qu'il n'entendait pas renoncer, en prônant une "politique de réforme dans l'éducation comme des services publics, et notamment du ministère des Finances", ainsi que la "modernisation" de l'économie et la poursuite de la baisse des impôts.


Il compte pour cela sur les successeurs des deux partants. Après deux techniciens trop rigides, il a choisi deux purs politiques, dont il assure que ce sont des "personnalités désireuses de réformer et ayant le désir et l'expérience du dialogue".


C'est cette concertation qui avait fait défaut, au risque de dresser contre le gouvernement une partie des fonctionnaires, qui constituent le socle électoral de la gauche.


L'ancien président de l'Assemblée nationale avait donné le ton le matin même lors de la passation de pouvoirs à Bercy. L'Etat "doit savoir se réformer lui-même" et "la réforme commence par cette maison".


Le nouveau ministre de la Fonction publique et de la réforme de l'Etat, Michel Sapin, qui va devoir s'atteler notamment à la question plus que sensible des retraites des fonctionnaires, a estimé que la fonction publique devait être un "pilier de la modernisation".

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La gauche et le PS davantage pluriels, après le remaniement

PARIS, 28 mars (AFP) - Le remaniement du gouvernement qui consacre un renforcement de la gauche plurielle mais aussi l'entrée de toutes les composantes du PS, a fait deux heureux, les Verts et le PCF, mais a créé quelque agacement au PRG, tandis que le MDC reste officiellement muet.


Au Parti socialiste, qui a finalement annulé un séminaire avec le gouvernement prévu pour mardi soir, la réaction avait été lundi inhabituellement sobre.
Mardi, son premier secrétaire François Hollande s'est montré plus disert. Il a soutenu que c'était "un gouvernement de combat" (...) "contre le chomâge, les inégalités et pour la modernisation de la société française": "l'élection présidentielle, c'est ce qui vient après le combat", a-t-il toutefois ajouté.


Il a assuré aussi que "la ligne" du gouvernement "n'a pas changé et ne changera pas" et a expliqué à ceux qui critiquent le retour des mitterrandiens que "l'inventaire (de la période mitterrandienne) a été fait".


Selon lui, "il n'y a pas lieu de poursuivre plus longtemps je ne sais quelle coupure qui n'a pas de sens. Dès lors qu'il y a des talents, des personnalités, des expériences, il faut les prendre, c'est ça la force de la gauche plurielle".


Le groupe PS du Sénat a dit accueillir "avec la plus grande satisfaction" le remaniement ministériel", tandis que le président du groupe socialiste à l'Assemblée Jean-Marc Ayraut a estimé que ce gouvernement "réunit les atouts pour réussir".


Certes, le PS peut se flatter de devenir davantage pluriel puisque toutes ses composantes sont à présent représentées au gouvernement: outre les jospiniens, il comprend un ministre de la Gauche socialiste, quatre fabiusiens (contre deux auparavant) et trois rocardiens (inchangé). Seuls les poperenistes ont été oubliés.

équilibres


Le président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet a déclaré de son côté qu'il ne pouvait pas "se plaindre dans la mesure où (il avait) le même nombre de ministres". Mais il a quand même "constaté un secrétariat de plus pour les Verts et pour le Parti communiste". Et il a demandé à rencontrer M. Jospin pour "parler des équilibres au sein de la gauche plurielle". Dans son entourage, on semblait un peu agacé de cette baisse d'influence relative du PRG.


Au Mouvement des Citoyens (MDC), seul Jean-Pierre Michel, qui brigue la présidence de la commission des lois, s'est exprimé: le parti de Jean-Pierre Chevènement semble regretter le départ du gouvernement d'Emile Zuccarelli qui était "partisan d'une solution républicaine" pour la Corse.


Chez les Verts, qui gagnent un ministre - Guy Hascoët -, on se réjouit "du renforcement de leur poids au sein de la majorité plurielle". Cela permet, affirment-ils, "de prendre en compte davantage nos idées pour réussir à enclencher une seconde étape de transformation sociale".


Quant aux communistes, bénéficiant eux aussi d'un ministre supplémentaire - Michel Duffour -, leur secrétaire national Robert Hue est "naturellement satisfait", mais il souligne qu'il faut maintenant "passer à une étape de réformes de structures fortes".

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La gauche « moderne » selon Fabius : tout un programme

Le ministre de l'Economie et des Finances Laurent Fabius a tracé, hier, les contours du projet d'une gauche « moderne » pour l'après 2002, en faisant le pari que le « candidat qui dira la vérité » l'emportera lors de la prochaine présidentielle.

Dans une tribune au journal Le Monde, Laurent Fabius estime que le « candidat qui dira la vérité » l'emportera lors de la prochaine présidentielle.
Photo AFP

Dans une tribune au quotidien « Le Monde », l'hôte de Bercy égrène plusieurs thèmes phares d'un futur programme pour la période 2002-2007.

Laurent Fabius avance ainsi le concept d'« éco-développement », soit une politique économique qui respecterait des « règles éthiques », en particulier en matière sociale et d'écologie. A cet égard, il préconise une écotaxe à l'échelle européenne et la poursuite du processus de Kyoto.

Le ministre appelle aussi de ses vux une Europe « référence et non une puissance-domination », qui donne à la mondialisation un visage « profondément humaniste ». Il se rapproche de l'idée de groupe pionnier avancée par Jacques Chirac, en prônant « une avant-garde » et des « coopérations renforcées », de crainte d'une « dilution ». Pour mener à bien ce projet, il souhaite la mise en place d'un « vice-Premier ministre en charge des Affaires européennes » dans chaque gouvernement.

Vendredi 01 Juin 2001
Tous droits réservés - © Nice-Matin

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