Belgique
Une petite Elisabeth pour le royaume (la Libre)
L'avenir belge a un visage (La Libre)
La Princesse Elisabeth sera la 1ère souveraine
La Belgique en 2019... avec ou sans monarchie?
Chacun y allait de sa propre interprétation. Il y avait ceux qui, habitués du Palais, se disaient dans la confidence et étaient sûr d'eux lorsqu'ils affirmaient que la naissance aurait lieu lundi après-midi et que le bébé serait un petit garçon. Il y avait aussi ceux qui voulaient croire les annonces du Palais royal et qui étaient persuadés que les communiqués - qui prévoyaient la naissance pour le début du mois de novembre- disaient vrai. Tout allait donc pour le mieux dans les rédactions de tous les médias belges jusqu'à ce ce que les téléphones portables crépitent, vers 22 h00. Au bout du fil, les mêmes connaisseurs, les mêmes spécialistes - mais avec une voix on ne peut plus surprise: « Il paraît que la Princesse vient d'accoucher. Et, incroyable, ce serait une fille.» A l'autre bout des ondes, l'interlocuteur n'en croyait pas ses oreilles mais, sachant que le Palais est passé maître dans l'art du camouflage, ils se sont tout de même branchés sur les agences de presse et, quelques minutes plus tard, ils pouvaient lire le communiqué officiel et, donc, authentique:
«Le Palais Royal annonce que S.A.R. la Princesse Mathilde
a donné naissance, ce jeudi 25 octobre 2001 à 21h58,
à une fille qui portera les prénoms de Elisabeth,
Thérèse, Marie, Hélène. La naissance
a eu lieu à l'hôpital Erasme à Anderlecht.»
Pour la première fois de sa courte histoire, la Belgique a donc une héritière directe et, dans quelques décennies, si tout se passe dans l'ordre logique des choses, une Reine règnera sur la Belgique. Mais pourquoi, au fond, tant de mystère autour de la date de l'accouchement?
Tout simplement parce que les proches du couple princier voulaient éviter tout stress à la future maman. Chacun sait, en effet, que donner naissance à son premier enfant engendre, chez toute maman en devenir, une nervosité bien compréhensible. Quand, de plus, la maman en question est la cible de toutes les caméras et de tous les micros, il est sans aucun doute préférable que cet accouchement soit programmé de manière telle que l'ensemble des médias - et donc de la population - l'attende à une date plus éloignée que celle décidée par la nature. C'est ainsi que, dans un premier temps, il avait été dit que cet accouchement aurait lieu à la mi-novembre. Puis, au début novembre. Et, en réalité, la petite Elisabeth est née le 25 octobre, soit 9 jours avant le centième anniversaire de la naissance de son arrière-grand-père, le roi Léopold III. «Toutes les dispositions ont été prises depuis quelques mois pour que l'accouchement se passe de manière tout à fait normale, nous explique l'un des directeurs de l'hôpital Eramse. Le Prince et la Princesse voulaient que ce soit avant tout un événement privé. Ils sont plusieurs fois venus visiter les lieux mais ils l'ont fait de manière très simple, comme les autres parents.»
Dans la confidence, les dirigeants d'Erasme avaient évidement mis les petits plats dans les grands pour que tout se passe convenablement. C'est ainsi que plusieurs grands spécialistes de pédiatrie et d'obstétrique d'Erasme avaient été contraints de ne pas quitter la Belgique depuis une quinzaine de jours, afin d'être présents et disponibles en cas de pépin qui, heureusement, n'est pas survenu.
De même, la gynécologue personnelle de Mathilde, Mme Geneviève Naômé, avait fait en sorte que ses journées soient libérées. Bref, tout avait été accompli pour que le prince Philippe puisse, avec une fierté légitime, annoncer à la nation que son épouse venait de mettre au monde un héritier. Quelques heures plus tôt, les haut dignitaires de l'Etat avaient bien entendu été mis au courant, afin qu'ils puissent se rendre au plus tôt à l'hôpital afin de constater la naissance de la future Reine des Belges.
© La Libre Belgique 2001
La fille du prince Philippe et de la princesse Mathilde, héritière du trône, a surpris tout le monde en naissant, déjà, jeudi soir.
«Nous visons le début novembre», disait-on encore au Palais il y a à peine plus d'une semaine, pour désigner la période où était attendue la naissance de l'enfant du prince Philippe et de la princesse Mathilde. Finalement, c'est jeudi en fin de soirée que le Palais a publié le communiqué annonçant la venue au monde, à 21 h. 58, d'Elisabeth, Thérèse, Marie, Hélène, à l'hôpital Erasme d'Anderlecht où trois chambres avaient été réservées pour la future maman, la famille et la sécurité. La surprise est grande, d'autant que la duchesse de Brabant, loin d'interrompre ses activités publiques ces derniers temps, avait encore accompli différentes visites jusqu'au début de la semaine. On ne serait certes pas surpris que le couple princier ait quelque peu joué au chat et à la souris avec les médias, en faisant volontairement circuler une date d'échéance plus éloignée que celle qui lui était connue, histoire de ne pas avoir à subir une trop forte pression dans les derniers jours. Le premier enfant du fils du Roi et de son épouse était évidemment des plus attendus puisqu'il, disons plutôt elle, sera désormais deuxième dans l'ordre de succession au trône, après le prince Philippe. La loi salique ayant été, comme on le sait, abolie en 1991, Elisabeth donne dès à présent son visage à l'avenir de la Belgique. Un avenir où le Souverain pourrait bien être une Reine, pleinement chef de l'Etat, ce que nous n'avons plus connu depuis l'époque des Pays-Bas espagnols puis autrichiens.
Au nom du gouvernement, le Premier ministre Guy Verhofstadt a adressé ses voeux de bonheur à la famille princière. Ce vendredi midi, les traditionnels 101 coups de canon seront tirés.
© La Libre Belgique 2001
L'enfant de Philippe et Mathilde deviendra un jour le 8e souverain belge mais la première souveraine, après Léopold Ier (roi de 1831 à 1865), Léopold II (roi de 1865 à 1909), Albert Ier (roi de 1909 à 1934), Léopold III (roi de 1934 à 1951), Baudouin (roi de 1951 à 1993), Albert II (roi depuis 1993) et Philippe (actuellement prince héritier). Bref rappel historique...
Au lendemain de l'indépendance de la Belgique, Léopold de Saxe-Cobourg (16/12/1790-10/12/1865), réputé pour ses qualités diplomatiques et militaires, fonde la dynastie belge en montant sur le trône le 21 juillet 1831, après avoir refusé la couronne de Grèce. Un an plus tard, il épouse Louise-Marie d'Orléans, fille du Roi de France, dont il a quatre enfants: Louis-Philippe (1833-1834), Léopold II, héritier du trône (09/04/1835-17/12/1909), Philippe (1837-1905) et Charlotte (1840-1927).
A la mort de son père, Léopold II, marié depuis 1853 à l'archiduchesse Marie-Henriette d'Autriche, prête le serment constitutionnel en décembre 1865. Intéressé dès son jeune âge par les contrées lointaines, Léopold entreprend de nombreux voyages à l'étranger et devient souverain de l'Etat indépendant du Congo en 1885. Quelques années plus tard, la politique d'outremer de Léopold II est mise en cause du fait de la découverte que le sol congolais recèle de nombreuses richesses. La loi du 18 octobre 1908 fait alors du Congo, une colonie de la Belgique.
Durant son règne, Léopold II développe notamment une politique de grands travaux en Belgique et signe la loi sur le service militaire obligatoire en 1909. Il a quatre enfants: Louise-Marie (1858-1924), Léopold (1859-1869), Stéphanie (1864-1945) et Clémentine (1872-1955).
Le fils unique de Léopold II étant décédé à l'âge de 10 ans, c'est son neveu Albert (08/04/1875-17/02/1934) qui lui succède au trône, à sa mort en 1909.
Fils du prince Philippe, Albert épouse Elisabeth, duchesse en Bavière, en 1900. Elle lui offre trois enfants: Léopold III, héritier du trône (03/11/1901-25/09/1983), Charles (1903-1983) et Marie-José (1906-2001). Pendant la Première Guerre mondiale, Albert Ier reste à la tête de l'armée pour la diriger, en veillant à encourager ses hommes. Après l'armistice du 11 novembre 1918, le Roi et sa famille font une entrée triomphale à Bruxelles. On le surnommera le Roi chevalier. Tout comme son défunt oncle, ce souverain est à l'origine de travaux d'envergure. Par ailleurs, il s'intéresse énormément à la science, à la technique et pratique l'alpinisme. Son sport favori a raison de lui en 1934 lorsqu'un tragique accident, survenu à Marche-les-Dames, lui est fatal.
Son fils Léopold III monte alors sur le trône. De son union avec la princesse Astrid de Suède en 1926, naissent trois enfants: Joséphine-Charlotte (née en 1927), Baudouin, prince héritier (07/09/1930-31/07/1993) et Albert II (né le 06/06/1934). Cependant, le sort continue à s'acharner sur la dynastie belge: en 1935, la reine Astrid perd la vie dans un accident de voiture survenu à Küssnacht, en Suisse. Le Roi s'en sort blessé. Durant la Seconde Guerre mondiale, Léopold III qui se considère comme prisonnier des Allemands, épouse la princesse de Rethy, Lilian Baels, dont il a trois enfants. Ce remariage et son entrevue avec Hitler à Berchtesgaden contribuent au développement de la «question royale » et ainsi à l'abdication de Léopold III, en faveur de son fils aîné. Après ses courtes années de règne, il se consacre alors à l'ethnologie et à la photographie.
En 1951, le jeune Baudouin devient le cinquième Roi des Belges. Après plusieurs voyages au Congo, où il a notamment assisté à l'indépendance, il épouse en 1960 Fabiola de Mora y Aragon dont il n'aura pas d'enfant. Sous son règne, de grands travaux sont notamment effectués et la Belgique se transforme petit à petit en Etat fédéral. En 1990, il demande au Parlement de le déclarer momentanément dans l'impossibilité de régner pour ne pas devoir signer la loi sur l'avortement. En effet, durant sa vie, il manifeste, tout comme sa femme, un amour certain pour les enfants. Ses préoccupations sont également l'unité du pays ainsi que les problèmes du racisme et de la traite des blanches. En 1976, il crée la Fondation roi Baudouin dont l'objectif est d'améliorer les conditions de vie de la population.
Après plusieurs années de problèmes de santé, le roi Baudouin décède en 1993 d'une crise cardiaque alors qu'il était en vacances dans sa résidence espagnole de Motril.
Baudouin n'ayant pas de fils, son frère, Albert II, hérite de la couronne. Marié depuis 1959 à Paola Ruffo di Calabria, issue d'une famille princière italienne, Albert II a trois enfants: le prince héritier Philippe (né le 15 avril 1960), la princesse Astrid (née le 5 juin 1962 et mariée depuis 1984 à l'archiduc Lorenz d'Autriche dont elle a eu quatre enfants: Amédéo, Maria Laura, Joachim et Luisa Maria), ainsi que le prince Laurent (né le 19 octobre 1963). La formation qu'Albert II a reçue sur les problèmes portuaires et la politique des transports l'a conduit à attacher la plus grande importance au commerce extérieur. En outre, les thèmes qui retiennent son attention sont entre autres l'emploi, le logement, l'exclusion sociale, la formation professionnelle et l'éducation.
Si Albert II venait à abdiquer ou décéder, son fils Philippe lui succèderait. Peu après la mort de son oncle feu le roi Baudouin, le prince Philippe accepte la Présidence d'honneur du Conseil d'Administration de l'Office Belge du Commerce Extérieur, en exécution d'une décision du Conseil des Ministres du 6 août 1993. Il succède ainsi à son père qui exerçait cette fonction depuis 1962. D'octobre 1993 à mai 1997, le prince Philippe occupe la Présidence du Conseil National du Développement Durable qui avait vu le jour à la suite à la Conférence de Rio sur l'environnement et le développement durable. Lorsqu'en mai 1997, ce Conseil est transformé en Conseil Fédéral du Développement Durable, à la suite d'une nouvelle loi, il en accepte la Présidence d'honneur. Le prince apprécie le sport, les voyages, la lecture et divers styles musicaux.
Le 4 décembre 1999, le prince Philippe épouse, à Bruxelles, Mathilde d'Udekem d'Acoz et en mai 2001, le couple princier annonce avec joie qu'il attend un enfant dont la naissance était initialement prévue début novembre. La Princesse Elisabeth sera dès lors deuxième dans l'ordre de succession. Elle perpétuera ainsi la dynastie belge, en tant que première souveraine du Royaume, puisque la modification de la Constitution en 1991, a mis fin au régime de la loi salique. (BELGA)
Ce n'est pas pour rien qu'on appelle cela un heureux événement. Une naissance, c'est un témoignage d'espoir; c'est un pari positif sur l'avenir; c'est un message de confiance à l'égard du monde, de la société, de la famille que l'on a fondée. C'est un premier geste d'amour envers un petit d'Homme qui devra en recevoir beaucoup d'autres chaque jour de sa vie, pour affronter les inévitables difficultés et pour être capable de bien profiter des joies et des bonheurs qui se présenteront à lui.
Un tel événement se produit plus de 40 000 fois, chaque année, en Belgique, soit près de cinq fois par heure. C'est chaque fois une histoire extradordinaire et unique qui débute. Chaque fois, l'événement ne fait bien sûr pas la Une des quotidiens, ni ne suscite des éditions spéciales des radios et des télévisions.
Chaque bébé né ce jeudi 25 octobre 2001 est d'abord celui d'un couple, qui a fait le choix de ce projet d'amour. Le bébé - une petite fille - qui est né peu avant 22 heures hier soir aux cliniques Erasme d'Anderlecht, est donc avant tout le bébé de Philippe et Mathilde, le fruit de leur histoire d'amour. Ce bébé est aussi en quelque sorte, sans qu'il le sache, le bébé de la Belgique, et d'une très grande majorité de Belges pour qui sa naissance est effectivement un heureux événement.
Cette petite fille, Elisabeth, a évidemment un destin. Elle naît princesse, elle devrait normalement être reine un jour. La première Reine de Belgique. L'heureux événement est donc aussi un événement historique.
Une grande majorité d'habitants de ce pays, qu'ils soient belges ou qu'ils fassent désormais partie de notre communauté, verront aussi dans cette naissance un témoignage d'espoir, un pari positif sur l'avenir de leur pays, un message d'espoir. On a suffisamment dit et écrit, lors de l'annonce d'une future naissance princière, que celle-ci ne changerait pas la face du monde, ni même celle du pays. Ce n'est pas, actuellement, ce qu'on demande à Elisabeth à qui on souhaite, comme à tous les bébés nés hier, ceux qui naîtront aujourd'hui et dans les prochains, une vie heureuse, épanouie.
EDITORIAL - La Libre Belgique 2001
Illu Serge Dehaes
HISTORIEN - AUTEUR (*) PROFESSEUR VLAAMS UNIVERSITEIT BRUSSEL
Poser cette question à l'historien, c'est lui demander de faire de la prospective. Cela relève du paradoxe, puisque professionnellement, sa préoccupation majeure c'est tout le contraire, notamment écrire l'histoire, analyser le passé.
Prétendre que l'historien, par sa connaissance du passé, a accumulé plus de vingt siècles d'expérience, fera sans doute sourire; mais peut-être est-il quand même autorisé à deviner plus aisément l'avenir. Non pas qu'il soit en mesure de le prédire très concrètement, mais plutôt d'en esquisser les variantes possibles ou probables dans le futur. Encore faut-il qu'il fasse abstraction de ce qu'il souhaiterait personnellement.
Dans l'Union européenne, les monarchies sont au nombre de sept sur quinze Etats-membres - soit un peu moins que la moitié. Elles ne représentent plus que 41 pc de la superficie des territoires habités et au moins 37 pc de la population. La tendance à l'abolition de la monarchie en tant que régime politique, amorcée à la Révolution française et amplifiée à la fin de chaque guerre mondiale, semble pourtant s'être tassée depuis 1945. Cependant, la question mérite d'être posée: le développement ultérieur de l'UE va-t-il ou non réamorcer puis accélérer ce processus? A notre avis, il est clair que dans ce contexte, les chances de survie ou les risques de disparition des monarchies encore existantes sont identiques pour les républiques. Si d'aucuns prônent le rétrécissement des Etats, voire leur dissolution, au bénéfice d'une redéfinition de l'Etat-Nation, à une échelle plus petite, suite à une régionalisation de l'Europe et de l'application du principe de subsidiarité (Maastricht, 1991), d'autres, par contre, rêvent de la suppression des Etats au profit d'un empire nouvelle formule. Gardons pourtant en mémoire l'anéantissement ou la dislocation jadis d'autres empires (Empire romain, Saint-Empire et d'autres) et plus récemment, l'éclatement de l'Union soviétique, et ce à l'opposé du mouvement centripète insufflé par le haut dans l'UE. Tous ces développements témoignent des paradoxes constants dans l'histoire du vieux continent.
C'est sur ce point précis que l'historien, fort des expériences du passé, peut rafraîchir les mémoires en rappelant qu'en Europe, au cours des siècles, bien des peuples se sont soulevés pour conquérir leur indépendance, afin de mettre un terme à l'autorité centraliste, souvent étrangère et établie à l'étranger. C'est aussi sur ce même point que se dégage toute l'importance de la monarchie comme système politique. Politiquement «asexuée», à l'opposé de la république, du moins en principe et par essence, elle permet de transcender les clivages entre ethnies, partis politiques et couches sociales, pour rassembler et unir. Dans le même temps, elle se porte garante des droits et libertés durement acquis contre toutes atteintes, émanant tant de l'intérieur que de l'extérieur.
D'autre part, au niveau de l'Etat actuel, l'émancipation croissante de l'individu, la fragmentation des partis politiques, la multiplication des groupes de pression, les composantes de plus en plus multiculturelles, ne permettent plus que, du scrutin, se dégage une majorité politique claire et nette. L'arithmétique démocratique pure paraît ne plus être applicable face au risque de marginaliser nombre de minorités pourtant représentatives en terme d'individus. Un autre danger est de laisser la voie libre à une oligarchie de «leaders» politiques «sans frontières», chez qui les attaches avec la base sont devenues de plus en plus floues. A ce stade, il nous semble que la monarchie, plus que la république, puisse mieux parer à l'étouffement de ces minorités, des petites nations-peuples et du simple citoyen. La monarchie, dénuée de coloration politique, est tout indiquée pour faire contre-poids, en même temps qu'elle est en mesure d'atténuer sensiblement l'effet d'un rouleau compresseur supra-national.
Cet impact bénéfique que nous pensons pouvoir attribuer à la monarchie, ne devrait pour autant pas entraver les ententes ou accords en vue d'élaborer des politiques communes au sein d'entités plus vastes que l'Etat, tel que l'UE.
En dehors du baume qu'elle transpire et des sentiments qu'elle insuffle, la relance dont jouit la monarchie aujourd'hui - sa restauration (Espagne) ou éventuelle restauration (Bulgarie, Roumanie, Russie), l'intérêt qu'elle suscite dans les médias, soit-il parfois très critique - indique qu'elle est toujours d'actualité et pas du tout démodée. Catalyseur du rassemblement et de l'union, là où la république n'a pas réussi, sauf par la contrainte, elle devrait inspirer ceux qui, baignant dans le bien-être, souhaitent la déchirure, voire la cassure, pour s'approprier un pouvoir restreint et par conséquent moins efficace.
(*) «Le roi Baudouin. Une vie une époque» (1998), Racine, Crédit Communal; «Tout savoir sur le Roi en Belgique» (2000), Ed. Kluwer.
© La Libre Belgique 2001