Messieurs les commissaires, les
accommodements problématiques, pour lesquels votre Commission a
été mise sur pied, sont ceux reliés aux
différences culturelles, et particulièrement religieuses.
J'en ai dénombré au moins 20 qui touchent directement le
principe de l'égalité hommes-femmes dans nos
sociétés démocratiques occidentales. Je n'ai
malheureusement pas le temps de les nommer, ici, mais ils impliquent
presque tous des us et coutumes hassidiques et islamiques.
Quand on ose les nommer et parler de cela, vous nous dites que ce sont
là des PRÉJUGÉS, particulièrement à
l'égard de l'Islam. Des préjugés, dites-vous? Les
femmes musulmanes qui sont venues à Hérouxville, le 11
février dernier, ont offert en cadeaux deux livres sur l'Islam,
pour mieux nous le faire connaître. Or, il y est affirmé
que hommes et femmes sont égaux, certes, mais différents,
surtout, une différence voulue par Dieu et par la nature, et que
cette différence impliquait nécessairement une
différence de droits, tant sur le plan social que juridique, une
différence malheureusement (!!) niée par l'Occident. Les
percées et acquis du féminisme, loin d'être un
progrès, sont, pour eux, un véritable désastre, la
source de nouvelles coutumes, usages et lois qui ne sont que
productrices de malheurs et de PERVERSION, donc surtout pas à
imiter, mais à éviter et à combattre.
Le mot égalité - et je cite Motahhari, l'un des auteurs -
n'est "qu'un slogan démagogique", une "marchandise occidentale",
et il s'attaque, en plus, à la Déclaration
Universelle des Droits de la personne.
Vous me direz que c'est là une interprétation parmi
d'autres du Coran, et pas des plus ouverte ou tolérante. En
effet, c'est de l'intégrisme islamiste pur et dur, encore
minoritaire au sein des communautés musulmanes,
particulièrement celles d'ici et de certains pays, qui n'en
veulent pas plus que nous et qui le combattent, mais il existe, il est
actif et il est incompatible avec les fondements mêmes de nos
sociétés démocratiques occidentales. C'est
pourquoi nous devons mettre des balises à la liberté de
religion si souvent invoquée (la définir en
précisant ce qu'elle inclut et ce qu'elle exclut), et rejeter
tout comportement qui va à l'encontre du principe
d'égalité hommes-femmes. Non pas, peut-être, en
établissant la primauté de ce principe sur la
liberté de religion, mais en délimitant celle-ci pour
qu'en aucun cas, elle n'aille à l'encontre de
l'égalité des sexes, et que toute demande d'accommodement
en ce sens soit rejetée pour cette raison.
Parmi les vingtaine d'accommodements
problématiques concernés, que je n'ai pu mentionner en
l'espace restreint de 2 minutes:
- Certains vêtements féminins, dont le foulard
islamique (hijab), niqab et burqa, concernant toute une
représentation des rapports hommes-femmes et de la femme
elle-même;
- Cacher le corps féminin aux regards des garçons;
(les vitres givrées)
- Ne pas avoir sa photo sur une carte d'identité;
- Ne pas avoir affaire à une femme qui exerce telle ou telle
fonction;
- Pouvoir réclamer et obtenir des lieux et activités
non mixtes;
- Des demandes d'exemption de certains cours
(particulièrement de sexualité et d'éducation
physique);
- Des jugements de cour, concernant des abus à
l'égard de filles mineures, atténués "pour cause
de traditions culturelles"; (voir le Mémoire de Yao Assogba: cas
de sodomie d'un père sur sa fille, et de
proxénétisme juvénile)
- Des dérogations au Droit canadien ou
québécois (comme la demande d'application de la charia,
en Ontario);
- La perpétuation de la coutume de la tutelle des
pères, frères, oncles et maris sur les femmes;
- Des demandes d'autorisation à la polygamie, parce que le
Coran (ou tout autre livre sacré) le permet;
- Et, je me sens obligée de le mentionner, des demandes
d'excision ou d'infibulation de fillettes, faites auprès de
médecins; (même s'il n'y en aurait eu qu'une seule, c'est
une de trop, mais il y en a eu.)