Dimanche, 28 janvier 2007 - J'apprends qu'une chanson humoristique sur
les accommodements raisonnables circule sur Internet. Originalement
accessible sur le site humourqc.com, elle a circulé par courriel
jusqu'à venir aux oreilles, et sous la plume, des journalistes.
Je m'empresse donc de chercher des informations sur cette chanson, et
c'est sur canoé.com que j'ai trouvé ce que je voulais:
des commentaires, et un lien vers la chanson, inaccessible sur le site
de humour.com, par surcharge de demandes, mais accessible sur un autre
site que quelqu'un, commentant l'article de Dominique Arpin, a eu
l'amabilité de fournir.
La question soulevée, sur le coup, n'a pas porté
sur le contenu de la chanson
elle-même, mais sur la profession de son auteur et
interprète:
il est policier! Alors, tout le "débat" s'est concentré
sur le point suivant: devrait-il subir des sanctions pour cette
chanson, puisqu'il est policier?
La manchette, sur Canoé
Un policier-patrouilleur de Montréal, qui a composé une
chanson fort critique envers les accommodements raisonnables, risque de
passer devant le conseil de discipline du Service de police de la ville
de Montréal (SPVM). "La chanson ne véhicule pas les
valeurs du service, soit l'intégrité et le respect", a
estimé le sergent Ian Lafrenière du SPVM. Comme la
situation est totalement inédite, ce dernier s'est
déclaré incapable de dire si l'agent pouvait être
renvoyé du Service. "Nous avons un code de discipline interne.
Une fois l'enquête terminée, il pourrait passer devant un
conseil de discipline", a-t-il indiqué.
Succès immédiat
Dès qu'il s'est rendu compte du succès immédiat de
sa composition - largement propagée par courriel -, le policier
de 37 ans a prévenu ses supérieurs. "Une enquête
interne a été immédiatement ouverte", a
ajouté M. Lafrenière. Par ailleurs, le responsable des
communications a assuré que "la composition de la chanson ne
s'est pas faite sur le temps de travail de l'agent et les
équipements de la police n'ont pas été
utilisés. Il l'a fait sur une base personnelle". L'agent, qui
compte 15 ans de service au sein du SPVM, n'a pas été
suspendu pendant la durée de l'enquête.
Ça commence à faire,
là
La pièce musicale, qui dure une min 26 secondes, a fait
apparemment son apparition sur le site Humour Québec
(www.humourqc.com), il y a dix jours. Intitulée "Ça
commence à faire là", elle est chantée sur l'air
du Moustique de Joe Dassin. "Les accommodements raisonnables, on n'est
plus capables", soutient avec beaucoup d'humour le compositeur. "On
veut bien accepter des ethnies, mais non pas à n'importe quel
prix", ajoute-t-il.
Prônant la défense de "notre culture (qui) se fait cracher
dessus", le chansonnier se pose des questions. "Nous sommes-nous
fracturé la raison pour les caprices de chaque religion?",
s'interroge-t-il.
Pris au premier degré, certains passages peuvent choquer. "Si tu
n'es pas content de ton sort, il existe un endroit qui est
l'aéroport", chante-t-il. - "Ce qui préoccupe notre
service, c'est de connaître l'intention qu'il y a derrière
ces paroles", a admis Ian Lafrenière. D'autre part, des sources
policières ayant requis l'anonymat ont indiqué au Journal
que l'agent a été le premier surpris du succès de
son morceau. Ce dernier aurait assuré qu'il n'avait aucune
"intention malicieuse" en le composant.
Le Journal a tenté en vain de joindre le policier-chanteur.
Sur le blog de Dominique Arpin
http://doa.blogue.canoe.com/?author=54
Sur le site de Canoé, on indique un lien avec le blog du
journaliste Dominique Arpin, qui a écrit ceci:
Humour raisonnable?
Ainsi donc, le "mystérieux" compositeur de la populaire chanson
sur les accommodements raisonnables est un policier. C’est ce que nous
apprend le Journal de Montréal, ce matin. Voulez que je vous
dise un secret? Je le savais depuis déjà plus d’une
semaine. Le 18 janvier dernier, au TVA de 17h, j’avais
présenté un extrait de la chanson lors du bulletin de
nouvelles, en plus de signer un texte dans ce blogue. J’avais de bonnes
raisons de croire à ce moment que le chansonnier était un
policier, mais pas suffisantes pour diffuser l’information.
Après le bulletin, le chanteur m’appelle en catastrophe,
paniqué à l’idée que je révèle son
identité. Il travaillait au SPVM, faisait de la musique comme
hobby et ne s’attendait pas à ce que sa chanson, Ça
commence à faire là, circule autant sur Internet.
Maintenant, il souhaitait que la poussière retombe, de peur
d’être suspendu par le service de police.
Dans une autre vie journalistique, j’aurais "sorti" l’histoire, je ne
me serais pas assis dessus comme je l’ai fait. Après tout, il y
avait bel et bien là matière à reportage, mais
allez savoir pourquoi, j’ai préféré lui
donné un "break", ne pas compromettre sa carrière.
Même si je n’endossais pas les paroles de sa chanson, je
comprenais que ça avait été fait avec une certaine
légèreté, un certain humour. Pas par racisme.
Le journaliste du Journal de Montréal a eu la délicatesse
de ne pas donner le nom du policier. Même s’il le connaissait.
Son texte est un modèle de retenue. On y apprend que le
patrouilleur pourrait bientôt passer devant le comité de
discipline du SPVM et risque des sanctions. Sa chanson, vous pouvez
toujours l’entendre en vous rendant sur le site Humour Québec
(vous la trouverez en haut de la page). Allez l’écouter, et
dites-moi: ça vous choque de savoir que c’est un policier qui
l’a écrite? Vous trouvez qu’il est allé trop loin?
Le texte de la chanson
Avant de lire quelques commentaires reçus par D. Arpin,
voyons
d'abord ce que dit la chanson.
"Ça commence à faire,
là"
On pense que ça commence à faire, là
On pense qu'on a assez ri d'nous autres, là
Pis pour ceux qui n'seraient pas contents
Crissez-moé vot'camp
On veut ben accepter des ethnies
Mais non pas à n'importe quel prix
Si tu veux t'joindre à notre beau pays
Tu devras faire certains compromis
Lorsqu' accueilli dans une place
Il faut se fondre à la masse
Parce qu'on peut dire qu'ici tu es bien
Plus que d'où tu d'viens
On peut maint'nant porter le kirpan
Parce que nous autres, on est tolérants
Changer les règles du WMCA
Pis, un coup parti, du CLSC
Nous sommes-nous fracturé la raison
Pour les caprices de chaque religion
Vos accommodements raisonnables
On est pu capable
Y'a des limites à s'faire chier dessus
Par une minorité de trous d'cul **
Si tu n'es pas content de ton sort
I' existe un endroit qu'est l'aéroport
Toi ma minorité ethnique
Arrête un peu ta musique
Sinon dans ces cas-là tu devras
Retourner chez toi (bis)
** Autre version de cette strophe, qu'on peut entendre
ici :
Yé maint'nant temps qu'on soit entendus
Quand notre culture se fait cracher dessus
Si tu n'es pas content de ton sort
I' existe un endroit qu'est l'aéroport
Le texte de la première version peut-être entendu
ici.
(Mais quelle est la première, en fait?)
Quelques commentaires
reçus par Dominique Arpin (presque tous d'accord avec
l'auteur de la chanson!)
Note: j'ai enlevé tout ce qui
concerne le fait que l'auteur soit un policier de profession (sauf le
7e, qui donne tout de même à réfléchir, et
le 11e), la véritable question étant celle des
accommodements raisonnables.
- Hé qu'on est donc rendu moumounes! Il ne s'agit pas
ici d'un texte raciste, il s'agit d'une satyre des accomodements
déraisonnables; faut savoir nuancer.. dire qu'il y a plusieurs
années, rbo chantait: "on est tannés de s'faire traiter
de mangeux d'beignes, de boeufs, de porcs, de gros chiens sales
à caractère un peu brutal" (bonjour la police) - et qu'on
était capables d'en rire! Je ne me rappelle pas que les services
de police aient intenté de poursuites, ou apparu à la
télé pour brailler comme des victimes. S'il y a quelqu'un
quelque part qui se sent RÉELLEMENT offusqué par une
simple petite chanson, c'est vrai qu'il y a un endroit qui s'appelle
l'aéroport... (Philip Caron)
- Je tiens à féliciter ce monsieur, il a eu le
courage de
dire tout haut ce que nous n'avons pas le coeur de dire. Je ne suis pas
contre les autres religions ou cultures, mais de grâce, il faut
faire quelque chose. Si nous n'arrêtons pas cette folie tout de
suite, d'ici quelques années, nous ne serons plus chez nous mais
chez eux. Nous les avons reçus ici, nous leurs avons
donné un
pays de paix, qu'ils nous respectent. Et ce policier ne devrait
nullement avoir de réprimande, mais bien une médaille
d'or et il devrait donner des cours à nos politiciens, pour leur
montrer comment mettre leurs culottes, ce qu'ils ne savent pas faire.
Encore félicitation. (Diane Racine)
- C'était à prévoir. L'air est léger,
les paroles sont crues, mais raisonnables... C'est définitif que
cet homme allait se faire taper sur les doigts. Pourtant, il n'est pas
en train d'insulter les communautés ethniques, c'est un hymne
à la liberté d'expression. Visiblement, la culture
québécoise doit s'adapter à celles de ses
immigrants,
alors que ce devrait être le contraire. Il s'agit tout simplement
d'un citoyen québécois qui dit tout haut ce que les
autres
pensent tout bas! Il a trouvé un moyen de s'exprimer efficace et
que tout le monde entend. On se ralie même à sa cause!
Alors, nous ne pouvons que le soutenir et lui souhaiter bonne chance,
car je ne crois pas que de s'exprimer librement et très
raisonnablement doive entraîner une suspension ou une
radiation... (Sabrina Giacomini)
- Si on n'a plus le droit de dire ce que l'on veut au Canada,
est-ce
qu'on vaut mieux que les pays qui interdisent la liberté
d'expression? (Martin Riopel)
- J'adore tout simplement sa
chanson. Elle reflète ce que la réalité devrait
être si les gens avait une colonne. Bravo à ceux qui
osent l'affirmer. C'est comme la ville de Hérouxville qui
a fait des règlements concernant les accommodements. Je
ne suis pas certain que si j'allais dans un pays juif ou islamique, on
changerait ma façon de me servir ou de me traiter si je
criais haut et fort que je veux ci ou ça. On me dirait ou ferait
savoir assez rapidement de me fondre à la masse ou de partir ...
alors idem ici! Je le dis .. le Québec n'a pas de colonne!
(Shalyndra Noz)
- Bravo à ce policier qui dit tout haut ce que beaucoup
pensent tout bas. Et tant qu'à faire, au sujet des
accommodements raisonnables, je réclame, en tant que fumeur
occasionnel, (au moins 20 % de la population du Québec, soit
environ 1 500 000 personnes), un accommodement raisonnable qui
autoriserait les propriétaires de bars et autres endroits
publics, de construire ou aménager un local où les
fumeurs payeurs de taxes pourraient éviter de se les geler.
D'ailleurs, ces messieurs les dépités (sic) n'ont-ils pas leurs
fumoirs, et un par parti s'il-vous plaît... Mais il est
hélas vrai que maintenant au Québec, le syndrome quasi
psychotique de "la peur de tout" est devenu la règle de base
d’une société matriarcale qui ne sait plus porter ses
culottes. (Bachi Bouzouc)
- Mon opinion est mitigée. Pour moi, un policier n'est pas
censé faire de distinction ou de discrimination basée sur
les caractères racieux (sic),
ethniques, religieux et culturels. Il est
censé faire montre d'une impartialité et son action doit
se baser sur des règles claires, des lois, des fondements non
partisans. Ici, il est, je pense, d'avis général que le
policier a écrit cette chanson dans sa vie personnelle, en
dehors de ses heures d'affection (sic)
en tant que policier.
Néanmoins, seriez-vous à l'aise, si vous étiez un
membre d'une communauté ethnique, de vous faire aborder par un
policier que vous savez, dans ses temps libres, être le parolier
d'une chanson comme ça, qui vise justement les membres des
communautés culturelles en les appelant des "ethnies"? Moi, je
ne me sentirais pas bien du tout... C'est un peu triste pour ce
monsieur, mais je pense qu'il y a des métiers et des
professions, dans la vie, qui exigent une discrétion en tout
temps, même en dehors de son affectation, sur ses opinions,
surtout si celles-ci risquent de se retrouver en public et dans les
médias. En fait, la plupart des ordres professionnels sont
régis sur les mêmes fondements de protection du public,
d'intégrité personnelle et d'éthique personnelle
et professionnelle en tout temps, même en dehors des heures de
travail. Cela dit, ça n'enlève rien au débat sur
les accommodements raisonnables. Je trouve tout simplement triste que
ce
policier soit pris au milieu de toute cette tourmente. Il aurait
peut-être dû peser le pour et le contre avant de lancer
ça sur Internet... (Patrick Chevalier)
- Il serait peut-être temps d'ouvrir les yeux! La
levée de boucliers, quand on a fait allusion au racisme des
Québécois, qui d'ailleurs ne le sont pas puisque
moi-même
étant étranger (un maudit Français, d'ailleurs on
ne me
la jamais dit!). Ensuite, cette chanson humoristique est un reflet du
ras le bol, la personne qui l'a écrite ne l'a pas fait pendant
ses fonctions et d'ailleurs, s'est retrouvé lui-même
dépasser son succès! Alors, juste une question qui va
faire réfléchir: la démocratie et la Charte des
droits et libertés est-elle à sens unique ou seulement
pour une minorité qui a la politique du pousse-toi de là
que je m'y mette! (Lucien Bobanovits)
- La liberté d'expression existe-t-elle pour d'autres
personnes que les Ayatolahs, les Mollahs, les Rabbins, les "et cetera"?
On a besoin d'immigrants, oui. Ils sont bienvenus, oui. Je n'aimerai
jamais ceux qui me bousculent ou me marchent sur les pieds, qu'ils
soient de couleur caillé, rouge, noir, jaune ou vert. Les
voiles, c'est pour les bateaux, les cache-nez, c'est pour les temps
froids. Ceux qui mettent des passe-montagnes, ce sont les skieurs en
hiver. En été, ce sont les bandits qui se cachent
derrière des masques pour violer nos lois, nos us et coutumes.
Tout ceux qui veulent importer leurs guerres de religion ici, qu'ils
retournent d'où ils viennent, ils vont être
comblés. Je refuse de payer des prisons pour eux. Ici, sans
casque de sécurité sur la construction, l'assurance ne
paye pas. Le médecin mâle ou femelle soigne les
mâles et femelles sans distinction, le policier ou la
policière arrête tout contrevenant aux lois et ne fait pas
de discrimination. Les accommodements déraisonnables des sans
couilles, y en a marre. La politesse doit être dans les deux sens
ou elle n'est pas. (Guy Fafard)
- Personnellement, je trouve que c'est une tempête dans un
verre d'eau. Comme le dit M. Arpin dans son commentaire, il faut
prendre ça avec légèreté. Si le gars
était raciste, il n'aurait même pas pris la peine de
traiter ça avec humour. Pour compléter le portrait, voici
un lien où vous pourrez trouver un powerpoint avec les paroles
de cette chanson: Cliquez sur le lien accomodements raisonnables vers
le milieu de la page: www.spagati.com/index.php3?php=multimedia
(Pierre-Luc Gagnon)
- "Un policier est un citoyen comme tout le monde et sa
liberté d'action et de parole n'a pas à être
réduite de par sa profession." -M. Boisclair - "Il a le droit,
mais va falloir qu'il vive avec les conséquences qui viennent
avec." -Mme Geneviève (J'ai lu les commentaires en diagonale. Je
suis désolée s'il y a redondance.) Un de mes Ex. est
policier. J'étais là lorsqu'il a prêté
serment. Un mot à retenir de ce dit serment :
INTÉGRITÉ. Le policier, quoiqu'un "humain", a un devoir
et une image à préserver. Il appartient à un
groupe et SE DOIT de protéger l'image de ce groupe. C'est comme
l'armée....le gouvernement. On ne peut pas se permettre d'avoir
des dirigeants qui disent n'importe quoi, n'importe quand au nom de la
sacro-sainte liberté d'expression. Un policier prête
serment de protéger la POPULATION nonobstant sa couleur ou sa
classe sociale. TO PROTECT AND SERVE! Je peux comprendre, par contre,
son exaspération devant la situation, mais en acceptant sa
"badge", il se devait d'accepter ce qui venait avec. On ne peut avoir
le beurre et l'argent du beurre. C'est comme si moi, je me mettais
à déblatérer ouvertement sur l'entreprise pour
laquelle je travaille. Il y a une différence entre
"liberté d'expression" et aller à l'encontre de la
politique interne de l'entreprise. Je ne condamne absolument pas son
texte ( pas capable d'accéder au site) PAR CONTRE je condamne
son manque de jugement flagrant. Et si un homme comme lui doit me
protéger....j'ai mes doutes en sa capacité de faire la
part des choses. Il a CHOISI d'avoir son 15 minutes de gloire au
détriment de l'image de "son groupe" et de son employeu, : ie
les citoyens DE TOUTES RACES qui payent des taxes. Nous SAVONS TOUS que
les accomodements sont issus d'une MINORITÉ et que c'est la
masse du groupe qui paye pour..... Pour ceux qui disent qu'il a dit
tout haut se que l'on pense tout bas....Hey! On s'est fait casser
les oreilles avec un beau gros sondage la semaine
dernière.....We kinda got the point by now ! *soupir* Lady!
(Lady Marian)
- Est-ce que je trouve qu'il est allé trop loin? Avant de
répondre à
cette grosse question, en voici quelques autres. Est-ce que je trouve
que c'est trop d'exiger que les policières évitent
d’interpeller
certains hommes à cause de leurs principes religieux? Est-ce que
je
trouve que c'est aller trop loin d'interdire aux hommes l'accès
aux
cours prénataux de LEUR FEMME parce que certaines participantes
appartiennent à certains groupes religieux? Est-ce que je trouve
que
c'est exagéré d'accepter qu'une personne juive passe
avant tout le
monde dans un CLSC (ai-je besoin de préciser le temps d'attente
dans
ces endroits) parce qu'il doit revenir chez lui pour respecter le
sabbat? Est-ce que c'est exagéré d'accepter (d'imposer
dis-je) le port
d’une arme blanche dans les écoles sous prétexte que
c’est un article
religieux? (essayer de faire passer un jack knife ou un "Rambo Knife"
pour un item purement décoratif, un bijou quoi… non mais
n'a-t-on pas
le DROIT d'avoir des bijoux, nous les Québécois?) Est-ce
que c'est
exagéré de refuser d'être traité par une
femme médecin (oui oui… avec
le diplôme et tout) parce que ça contrevient à
certaines croyances
religieuses? Dites… est-ce que c'est aller trop loin de demander
à
retirer de l'étalage des arbres de Noël car ça
pourrait choquer
certaines religions? Est-ce que c'est exagéré d'exiger
que les examens
à l'université soient passés un dimanche pour
éviter que ça tombe
pendant le sabbat… Oh ! Mais le dimanche… c'est pas le jour du
Seigneur, ici au Québec??? On m'a un jour dit l’expression "si
on donne
un pouce, y va prendre un pied." Ben là, on vient de donner une
bonne
douzaine de pieds… c’est quoi qui s'en vient là? Est-ce qu'il a
été
trop loin ? Non… je crois même qu’il a été pas mal
modéré. (Christian Bissonnette)
- Maudit que le monde est mou!!! Il vient de dire tout haut ce que
plusieurs personnes sont gênées de dire. Je l'appuie
à 200%. On ne doit pas se plier à leurs caprices.
Sommes-nous traités de la même sorte dans leur pays, je
crois que non et c'est pour ça qu il est temps que toutes les
ethnies comprennent qu'ils sont très choyés de vivre dans
notre belle province. Arrêtons de passer pour des racistes et
affirmons-nous!!! (Sébastien Villagrasa)
- "chers immigrés", arrêtez de vous servir du racisme
comme paravent... Pour un oui ou pour un non, c'est nous qui sommes
racistes quand ça vous convient.
C'EST VOUS qui avez fait le choix (difficile ou pas) de quitter votre
pays pour venir ici, et maintenant, C'EST À VOUS DE VOUS
INTÉGRER ET NON PAS LE CONTRAIRE !!!!! (Mona Vis)
- C'est de l'humour. Que les immigrants n'aiment pas notre humour,
passe encore, mais quand ce sont des collègues, des employeurs
ou des Québécois de souche qui ne sont pas capables de le
prendre, on a un sérieux problème. Ramenez-nous RBO au
plus vite, ça presse. Et je suis aussi 100% d'accord avec le
conseil municipal d'Henryville (sic).
Si plus de villes suivaient ce processus, on en aurait bientôt
fini des accommodements non tolérables. (André Forcier)
- Bravo! Bravo! Bravo! Dans le fond, tout ce qu`il dit, c'est la
même chose que lorsque nous allons ailleurs: "Bienvenue chez
nous, du moment que vous respectez nos coutumes et notre
culture!!!!!!!!!!!!!!" (Mado Lessard)
-
Mes commentaires
- Certains mots sont devenus tabous et ostracisés. Parmi
eux, le mot "ethnie", "ethnique". On n'a pas encore peur du mot "race",
"racisme", "raciste" (le sondage de Léger Marketing en est la
preuve), mais les mots" "nous" et "eux" sont devenus politiquement
incorrects, particulièrement depuis l'affaire Michaud,
déclenchée le 20 décembre 2000 et dont on vit
encore les séquelles aujourd'hui, et sans doute pour longtemps
encore. Mais ce "nous", et ce "vous", on l'entend très souvent
prononcé par des néo-Québécois, même
parfaitement intégrés à notre
société et installés ici depuis des dizaines
d'années. (Et on ne s'en formalise pas, car nous savons qu'ils
ont aussi une autre culture, qui peut être tout aussi
intéressante que la nôtre, et nous apprendre des choses.)
Alors, le NOUS et le VOUS ne sont tolérables et
tolérés, et politiquement corrects, que dans la
bouche des immigrés? Patrick Chevalier (7e commentaire,
ci-haut), qui affirme que cette chanson "vise justement les membres des
communautés culturelles en les appelant des "ethnies", fait une
double erreur: 1) certaines communautés culturelles, n'ayons pas
peur des mots et nommons les choses par leur nom, sont bel et bien des
ethnies, et 2) cette chanson ne vise pas LES membres DES
communautés culturelles, mais CERTAINS membres de CERTAINES
communautés culturelles. Parmi celles-ci, comme chez les
"Québécois
de souche", il y a des divisions idéologiques, elles ne forment
aucunement une belle
unanimité monolithique. Alors, ce n'est même pas certaines
communautés culturelles qui sont visées, mais bel et bien
une fraction de ces communautés qui s'avère être...
la plus extrémiste et la moins tolérante.
- "Lady Marian" (13e commentaire) dit, pour sa part, que
l'auteur de cette chanson n'a fait qu'exprimer "son exaspération
devant la situation". Sur ce point, je suis tout à fait d'accord
avec elle et j'ajouterai, comme d'autres, qu'il l'a fait pour amuser
(c'est sur le site "Humour-Québec" qu'il a placé sa
chanson, ce n'est sûrement pas pour rien). Au moment
où j'écris ces lignes (28 janvier 07), je m'interroge,
justement, sur les limites de la tolérance et, tout
spécialement, sur ce qui peut provoquer l'intolérance
aboutissant aux guerres. Eh! bien, l'une des causes, c'est
précisément l'exaspération que finit par
éprouver un groupe lorsqu'un autre exagère et abuse. Plus
certaines communautés culturelles affirmeront leur
identité culturelle qui, dans certains cas précis, va
à l'encontre de nos valeurs fondamentales, plus nous aurons
alors tendance à affirmer la nôtre. Cela
semble être, malheureusement, ce qui est en train de se passer au
Québec... Nous en sommes au début, mais plus les demandes
d'accommodements heurtants et irritants se multiplieront de la part de
certains
groupes
religieux, plus l'exaspération grandira, et plus risquera de
grandir,
aussi, la spirale de violence.
- En ce qui concerne le texte de la chanson, il est vrai que les
choses y sont formulées assez crûment, et qu'il y est dit
ce que bien des Québécois (probablement la grande
majorité silencieuse), pense tout bas sans oser le dire. Rimes
obligent, les mots pour le dire ne sont pas nécessairement
toujours corrects. Mais c'est l'idée qui importe, et
l'idée, bien dite, bien formulée, c'est celle-ci: on vous
aime, on apprécie votre apport spécifique culturel et on
veut bien accepter certains accommodements dans certains cas, mais
là où nous en sommes, présentement, ça
dépasse les bornes, des bornes que nous ne pouvons pas, que nous
ne pouvons plus et que nous ne voulons pas outrepasser.
L'intégration, oui, mais les compromis à sens unique, qui
nous imposent des comportements et des coutumes qui ne correspondent
pas à nos valeurs, et la ségrégation (ghettos
culturels de plus en plus autarciques, ségrégation
sexuelle chez les intégristes musulmans et les juifs
hassidiques), non. - Cela dit, l'auteur y va un peu fort en disant:" Si
vous n'êtes pas contents et si vous ne voulez pas vous
intégrer à notre société, allez-vous-en,
retournez dans votre pays." Un peu fort, mais c'est là une
idée qui fait sans doute partie de ce que la majorité
pense, et qui est une conclusion de l'exaspération
éprouvée: "Pourquoi venir vous installer ici, chez nous,
si vous refusez nos valeurs et ne voulez point les partager?"
Aussi, précisons qu'il n'est pas question de "se fondre dans la
masse", comme dit bien
maladroitement l'auteur. Il n'est pas question d'assimilation pure et simple, de
disparition de toute identité culturelle, mais
d'intégration et d'acceptation des valeurs, us et coutumes de la
société d'accueil. Enfin, le pire de cette chanson, c'est
sans doute le "Par une minorité de trous d'cul", rimant avec
"chier dessus". (Bien que, selon moi, ceci est la première
version, qui a été ensuite modifiée pour
être plus respectueuse). La "minorité de
minorités", qui
nous fait
effectivement de plus en plus suer jusqu'à
l'exaspération, est simplement extrémiste et, par son
extrémisme, développe en nous le sentiment d'être
humiliés dans notre propre demeure.
- La comparaison (6e commentaire, ci-haut) avec l'interdiction de
fumer dans tout endroit public, sans possibilité d'y installer
des fumoirs - sauf à l'Assemblée nationale: - me
plaît beaucoup. Je me souviens de l'avoir entendue à
l'émission radiophonique "Maisonneuve à l'écoute".
Un intervenant l'avait faite, ce à quoi Maisonneuve
s'était immédiatement insurgé, piqué au
vif: "Mais ce n'est pas pareil, ce n'est pas
comparable!". - Et pourquoi pas? C'est "Tolérance Zéro"
pour la boucane, et "Tolérance Cent" pour tout accommodement
demandé, même si ça mène à de la
ségrégation sexuelle et à la ghettoïsation?
Chez les fumeurs, fumer est un besoin, et il n'est pas dit qu'ils
ne
pourraient pas exiger un accommodement des plus "raisonnable",
eux aussi!
- Lundi, 29 janvier 07 - A l'émission "C'est bien meilleur
le matin" (Radio-Canada), c'est l'unanimité de tous les
journalistes à propos de cette chanson. Surprise, j'ai
rédigé et envoyé le message suivant:
Quel ne fut pas mon étonnement,
ce matin, d'entendre ce concert
de voix unanimes à propos de la chanson "Ça commence
à faire, là": "Cette
chanson relève du racisme
et de la xénophobie"...! - Et revoilà les grands
mots passe-partout qui, nous le savons maintenant, font taire le monde,
et revoici les Québécois culpabilisés pour une
xième fois, et revoici que le grave problème de
l'intégration, et de
l'intégrisme religieux, est balayé du revers de la main!
Pas un mot
là-dessus, alors que le coeur du débat est
précisément là! - Eh bien, il faudrait
peut-être écrire une autre chanson pour
dire que nous en avons aussi ras-le-bol de nous faire traiter de
racistes et de xénophobes dès que nous critiquons
l'attitude d'un
membre d'une communauté culturelle que nous jugeons
exagérée, voire
intolérable. Oui, "ça commence à faire,
là!" Et il nous faudrait peut-être, aussi, une autre
chanson qui nous ferait comprendre, en mots clairs, même si un
peu crus, ce qu'est vraiment être raciste et xénophobe!
Nous ne nous voyons pas comme une race supérieure, loin de
là; nous ne nous définissons même pas comme une
race! Nous ne sommes pas hostiles envers les étrangers ou envers
ce qui vient de l'étranger; au contraire, nous sommes surtout
xénophiles, sympathiques pour les étrangers. Cependant,
ce que révèlent la dite chanson et les récentes
normes du Conseil municipal d'Hérouxville, c'est que la
tolérance a des limites et que nous exigeons, maintenant, des
balises claires sur ce qui est acceptable ou non dans notre
société démocratique et libérale. Alors,
à quand le vrai débat sur ces balises?
Question de mots: sachons de quoi on
parle!
Ethnie:
"Ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de
caractères de civilisation, notamment la communauté de
langue et de culture (alors que la race dépend de
caractères anatomiques.).
L'ethnie
française englobe notamment la Belgique wallonne, la Suisse
romande, le Canada français."
Race:
"Groupe ethnique qui se différencie des autres par un ensemble
de caractères physiques héréditaires (couleur de
la peau, forme de la tête, proportion des groupes sanguins, etc)
représentant des variations au sein de l'espèce.
Race blanche, jaune, noire."
Racisme:
"Théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à
la nécessité de préserver la race dite
supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer
les autres."
"Ensemble de réactions qui, consciemment ou non, s'accordent
avec cette théorie".
"Abusivement: Hostilité violente contre un groupe social" (non
pas "racisme envers les femmes", mais sexisme; les femmes ne sont pas
une race).
Xénophobie:
"Hostilité à ce qui est étranger".