Dehors le temps était pluvieux, ce qui rendait lauberge encore plus chaleureuse. Isabelle samusait beaucoup. Cela faisait deux semaines quelle était arrivée à Kostul. Elle sétait liée damitié avec Corinne, une jeune serveuse de lauberge " Du Vent dEst ". La soirée se déroulait à merveille. Un barde jouait de la lyre dans un coin. Isabelle respirait enfin. La route avait été dur. Un mois sur les chemins à survivre, à éviter les monstres et les brigands de Kalréone, elle avait beau être une guerrière chevronnée, ce nétait pas facile tout les jours. Elle avait trente ans, brune et plutôt mignonne. Son coeur était libre parce que les hommes lintéressait peu ou plutôt elle était difficile et elle avait subit plusieurs déceptions. Elle et Corinne avaient commencé un petit jeu de bonne aventure. Quand un homme entra dans lauberge. De toute évidence, il était riche. Il devait avoir la quarantaine, très bel homme, assez athlétique. De leau ruisselant sur ses cheveux brun piqueté de blanc. Il semblait fatigué, hagard. Il sinstalla seul à une table. Corinne donna un petit coup de coude à Isabelle.
- "Pas mal, hein " dit la délicieuse rouquine, "viens on va sinstaller à sa table. Il a lair triste, on va le détendre "
A peine le temps dobjecter quelle était déjà tirée vers la table.
- "Bonjour messire, moi cest Corinne et ma copine là, cest Isabelle. On a vu que vous étiez seul alors on est venu vous tenir compagnie. Vous vous appelez comment? "
- "Cédric "
Isabelle sentit un frisson lui parcourir léchine. La manière dont lhomme avait répondu lui donnait froid dans le dos. Corinne navait visiblement pas remarqué et elle continuait la conversation. Lhomme répondant toujours dun mot, lair absent. Mais Corinne ne se démontait pas, elle lui proposa de lui lire lavenir. Isabelle était fascinée. Lhomme avait un regard vraiment étrange. Comme ci ses pensées étaient ailleurs. Il était beau, du moins Isabelle le pensait. Elle était séduite. Cet homme étrange avait déclenché en elle ce quon appelle un coup de foudre. Corinne, elle, continuait son bla-bla. Elle disposait les cartes. Mais à ce moment lhomme la retint. Ses yeux avaient changés. Ils avaient gagné en intensité, mais en même temps une pointe de folie était apparue. On aurait dit quils avaient changé de couleurs. Il parla, sa voix était douce mais prenante.
- "Mademoiselle, vous prétendez lire mon avenir. Vous perdez votre temps. Jai regardé la Mort et je lui ai rit au nez. Elle a décidé de me le faire payer. Maintenant la vie nest plus rien pour moi. Car une fois que la mort na plus dimportance...la vie...Adieu! "
A ces mots, il sortit une dague ouvragée et se trancha la gorge dun geste net et précis. Le mouvement avait été trop rapide, Isabelle navait pas eu le temps de réagir. Le sang avait giclé. Elle et Corinne en était trempé. Lhomme sétait effondré. Isabelle navait pas le temps de monter dans sa chambre chercher une potion de soin. Il serait mort avant. Elle se pencha donc sur lui pour le soutenir. Il la regarda. Ses yeux avaient perdu leur folie. Il cracha du sang. Et dans un souffle lui dit les mots
- "Sang noir... "
Isabelle était bouleversée. Son coeur battait la chamade. Cétait fou, mais elle aimait lhomme qui venait de mourir. Elle referma ses paupière, elles étaient violacées. La tête dIsabelle bouillonnait. Pourquoi cet homme sétait-il tué. Son instinct lui disait que ce nétait pas un suicide. Ces paroles avait été pour le moins énigmatiques. Que voulaient dire le mots " Sang noir ". Elle décida quelle devait élucidé ce mystère. Car elle aurait aimé aimer cette homme toute sa vie.
Décidément, la pluie semblait ne pas vouloir sarrêter. Cela faisait maintenant trois jours quil pleuvait. Et Isabelle trouvait cela trop long. Ca avait commencé à tomber le soir de la mort de Cédric. Après quelques recherches elle avait découvert que lhomme mort dans lauberge était le Comte Cédric de Rinkon. Pour ce quelle avait apprit, le Comte avait une femme et un enfant. Toute la ville parlait de son suicide.
Mais ce quIsabelle narrivait pas à croire. Trop de choses étrange sétait passée. Elle avait recontacté son ami Tytcheo. Il connaissait bien la pègre et serait disposé à laider (Isabelle le soupçonnait de laimer). Il lui expliqua la signification des mots "Sang noir ". Cétait daprès lui une secte dassassins qui semait la terreur à Kostul. Un voile de mystère lentourait. Tous ce quon savait delle cest quon ne savait rien. Est ce que cétait cette secte qui était responsable de la mort de Cédric. Celui-ci en faisait il partie. Sétait il suicidé ou quelque chose lavait il poussé. Elle voulait connaître la vérité.
Pour commencer, elle avait décidé de rendre visite à la veuve. Lenterrement avait eu lieu le jour avant sous la pluie. Un prêtre de la Licorne avait mené la cérémonie. Peu de gens y avaient assistés, quelques amis, sûrement des proches. Bizarre pour un homme aussi connu. Elle était donc là, devant la porte du manoir, à attendre quon lui ouvre. Ce que fit un vieux monsieur à lair digne mais courbé. Après les présentations, il accepta de la laisser rentrer. Isabelle navait pas habillée en guerrière, juste une épée au coté, indiquant son statut de bretteuse.
La maîtresse de maison la reçu au salon. Elle portait une robe longue qui loin de la desservir la mettait en valeur. Isabelle se sentant presque ridicule davoir aimé un homme qui avait possédé une femme pareille. Elle était belle, oui, mais froide, cétait une femme qui inspirait le silence du regard. Elle semblait triste. Mais Isabelle avait limpression diffuse que la tristesse était feinte. Elle lui présenta ses condoléances. Se à quoi la comtesse répondit par un hochement de tête. Cassendra, cétait son nom, lui demanda pourquoi elle était là. Isabelle lui expliqua quelle avait assisté à la mort de son mari et quelle se demandait pourquoi un homme qui semblait si aisé, avait mit fin à ses jours.
La comtesse la regarda longuement. Ses yeux avaient lair de la sonder. Puis vint la réponse.
- "Mademoiselle, mon mari était très perturbé. Il avait récemment consulté une voyante. Et cette dame lui avait annoncé que son fils allait le tuer. Ne me demandez pas pourquoi mais cette nouvelle le plongea dans un état de désordre mental étonnant. Nimporte qui ny avait pas prêté attention. Après tout ce ne sont que des divagations dune vieille charlatante. Mais mon mari, lui, la crue. Malgré le fait que Jonathan naie pas six ans. Cédric y croyait. Mon fils idolâtre son père comme un dieu. Mais mon mari navait plus toute sa tête. "
- "Il ma dit des choses étranges comme quoi il avait vu la Mort et sen était moqué et que donc la vie navait plus de sens. Mais en même temps, jai eu limpression quil adorait la vie. Jai pris mes renseignement et jai appris quil avait toujours été un bon vivant. tout sauf quelquun de dépressif. Quest ce que vous en pensez? "
- "Hé bien, voyez vous, mon mari cachait son jeu en société. Mais il a toujours été fortement mélancolique. Et sa visite chez la voyante à tout aggravé. "
- "Comment sappelle cette voyante? "
- "Dame Ernisa, mais je crois quelle a quitté Kostul depuis quelques temps.
Cétait une bohémienne. "
Cest à ce moment quun enfant rentra dans la pièce. Il devait avoir six ans. Il courait se jeter dans les bras de sa mère en pleurnichant. Il parlait de son père et du fait quil lui manquait. Sur ce, la comtesse congédia en sexcusant mais son fils était très perturbé. Alors quIsabelle sortait, le serviteur lintercepta.
- "Mademoiselle, jai des choses à vous dire au sujet de monsieur. Mais pas ici, il nest pas sur de trop parler. Le petit pourrait. Rendez-vous à la tour de Gommenta, à lest de la ville ce soir "
Sur ces mots, le serviteur la quitta.
Isabelle était assez perplexe de toute évidence la comtesse lui cachait des choses et elle allait le trouver. Quest ce que ce gosse à avoir là dedans? Elle irait au rendez-vous. Et elle serait sur ses gardes car visiblement tous cela était très louche. Cette maison lintriguait. Elle la visiterai avant de ce rendre à la tour. Un petit sourire flottait sur ses lèvres. Elle avait la certitude maintenant que ce nétait pas un suicide ordinaire.
-"Tychev!...Tu as vraiment des idées bizarres. Si
jamais, on est prit, on aura de sérieux ennuis."
-"Ecoute, Thaum, Olvar monte la garde, si jamais la milice passe, il les
distraira."
-"Mais voyons, tu veux dire que ce grand barbare les détruira!"
-"Oh! Tais-toi et creuse. Olvar peut être très subtil quand il veux."
-"Mais, cest sur quOlvar cest le ballet de Kostul dans 130 kg de
muscles."
-"Ca y est, on touche au but, aide-moi."
Les deux hommes sortirent le cerceuil. La pluie les genant quelques peut. Le premier de taille moyenne, avait des cheveux brun crollés, des vétements sombre et une ample cape cachant sa corpulence. Le second était grand et maigre avec des cheveux fileux. Il portait une robe de sorcier.
-"Ouvre vite, quon en finisse. ce cimetiére me
fout les jetons"
-"Voila, le corps nest pas trop pourris. cest une chance avec le temps
quil fait depuis quelques jours. Tu peux lancer ton sortilége Thaum."
-"Azrik,Kalam,Elekmon! Hum...On a affaire à un professionel, je dirais même un
génie. Le poison utilisé est indétèctable normalement car cest un composé. Mais
les deux petits points sur les paupiéres mont fournit la réponse. Cest le
Baiser de lEnfant."
-"Quoi?"
-"Oui, cest les stygmates dun poisons composé rare et compléxe. Seules
quelques érudit le connaissent. Il provoque la folie. Et rend le sujet très réceptif à
lhypnose. Ce qui le rend si rare? Eh bien, lun des composés est magique.
cest une créme qui doit être enduite sur un enfant."
-"Que veux tu dire?"
-"Simplement, que le premier composant est organique et doit être ingeré.
Individuellement, il ne provoque rien. Mais, si la personne qui la mangé touche un
enfant enduit de la deuxiéme substance. Elle sombre dans un état proche de la folie.
elle commence à êtrefascinée par la mort. Il suffit ensuite, et cest le
troisième composé, de présser un point précis dans la colonne vértèbrale et la
personne se suicide dans les deux heures."
-"Ce qui veux dire que la personne qui a commis ce crime doit être très proche de
la victime, pour pouvoir placer les différent éléments."
-"Et Isabelle, où est-elle maintenant?"
-"Elle est...Merde! Ca peut-être lui."
Tichev se mit à courir. La pluie ruisselant sur son visage. Quand il le vit passer, olvar ne comprit rien. Il resta là, les bras battant, en se demandant pourquoi son ami partait comme cela. Près de la tombe, Thaum était resté sans réaction. Tychev courait vers lest de la ville, vers la Tour du Grammont, vers le rendez-vous dIsabelle. Il fallait quil y arrive avant, quil la prévienne du risque. Il ne se pardonnerai pas de perdre la seule femme quil aie jamais aimé.
Rien! La maison navait rien livré. Les papiers du Comte avaient déjà été fouillés. Certainement vidés de tout contenu suspect. Le mère dormait, lenfant aussi. Isabelle ne trouva rien détrange dans leurs affaires. Isabelle pesta contre le sort.Cette affaire était une vrai bouteille dencre. Peut-être que les serviteurs pourraient la mettre sur une piste. Elle léspérait.
Elle arriva à la Tour de Grammont. Cétait une ancienne tour en ruine dont il ne restait que les mur de fondations. Un simple cercle de pierres grises et couvertes de mousses. Isabelle était sur ses gardes. Lendroit était calme, trop calme. Mais sa curiosité la poussait pour quelle sy rend. Elle approcha silencieusement. La pluie navait toujours pas céssé. Son coeur battait à un rythme rapide. Elle jeta un coup doeil rapide au dessus du cercle. Une silhouette voutée était assise sur un moellon. Elle fit le tour des lieux, rien! Ils étaitent bien seul. Elle franchit le cercle de pierre.
Tychev avait mal au coeur. Il courait depuis dix minutes au si vite quil pouvait. Le pluie sinfiltrait, partout perçant sa cape et ses vétements, elle le glaçait. Ce que lui avait appris Thaum linclinait à penser à un piége. Il voyait enfin la tour. Il accélléra.
Le vieil homme releva la tête pour la voir arriver. Elle était vraiment belle et intrépide avec ca. Venir ici était très risqué. Elle avait bien prit quelques précfautions en fouillant les alentours. Il sourit. Cétait pas cette gamine qui allait remarquer son partenaire. Trop doué ce gars la. Son poison était une merveille. A part cette fille, tous le monde ny avait vu que du feu. Il fallait savoir ce quelle avait appris et à qui elle en avait parlé.
Tychev était à porté de voix. Il se préparait à crier quand une douleur fulgurante le frappa au ventre. Il eu un hoquet de surprise. Sa tête se mit à tourner. Il se retrouva à genoux plié en deux. Une dague de lancé planté dans son ventre. il aperçu une silhouette sombre qui sapprochait lentement de la tour.
Isabelle se sentait mal à laise. Le vieil homme lui sourit, il lui fit signe dapprocher.
-"Jai bien cru que vous ne viendriez jamais.
Pardonnez ma prudence mais la maison est surveillée."
-"Que voulez-vous me dire?"
-"Oh, eh bien je me demandais si vous aviez remarqué quoi que ce soit
détrange chez le Comte. Jaimerai savoir si ma supposition est exacte."
-"Il avait lair bizarre. Il avait dans les yeux une lueur étrange. Il avait
aussi deux points sur les paupiéres qui après la mort sont devenus violacés. il a
ensuite dit les mots "Sang Noi..."."
-"Quelquun est au courant de cela à part vous? ".
Isabelle se raidit, le ton de la voix de lhomme avait parut emprèssé. Son instinct
lui hurlait le danger. Lhomme semblait répéter sa question, comme quelquun
qui a commis une erreur. Isabelle sortit son épée.
-"Tu me cache quelque chose, veillard."
-"Du calme mademoiselle."
Lhomme reculait.Il savait que seul, il ne faisait pas le poids. Mais quest ce
que son partenaire attendait?
Tychev était plié en deux par la douleur qui lui vrillait le crâne. Il fallait quil tienne, Isabelle avait besoin de lui. Rassemblant ses maigres forces il prit sa dague à la ceinture. Et visa lhomme. La dague fila mais manqua sa cible. Dans un derniers effort avant de séffondrer, Tychev hurla le nom de la femme quil aimait.
Le vieil homme reculait toujours. Isabelle le tenait en respect. Quand elle entendit le cri de Tychev. Elle se retourna. Le vieil homme en profita pour prendre la poudre descampette. Son partenaire serait assez bon pour envenir tout seul à bout. Elle hésita, poursuivre le vieux ou aider son ami. Elle opta pour la deuxième solution.
Tychev se trainait en rampant. La tête tournait. et il vit lhomme sembuscer. Isabelle sortit alors. Superbe dans son armure . Leau ruisselant sur ses cheveux. Il voulu crier mais il nen avait plus la force. Impuissant, il assista à la scéne. Une dague vola vers elle, ce figeant dans sa poitrine. ses yeux sécarccillérent de surprise. Le coup avait été parfait. Cest du grand art. Elle séffondra, un filet de sang sécoulait déjà de sa bouche. Il continua à ramper vers elle. Il nétait plus qua quelques mètres.Lhomme avancait vers lui. Lépée au clair. Il vit son visage, et Tychev ne pourra jamais loublier. Cétait lui le génie du poison. Qui avait mijoté ce plan. Qui venait de tuer Isabelle. Il remarqua ses yeux. Froids, mais tristes. Il semblait décidé à lachever. Ce qui suivit est embrouillé. Une explosion, de la chaleur. Puis le noir.
Quand il ouvrit les yeux, Thaum était à coté de lui. Il navait plus mal. Sans doute une potion de soins.Olvar était là aussi. Tychev remarqua alors le cadavre. Même dans la mort elle restait jolie. Les larmes inondérent ses yeux. Il entendit à peine les explications de Thaum. Lhomme était vivant, cest tous ce quil avait retenu. La rage monta blanche, froide, imparrable. Il se rappela le visage de lassasin. Il le haissait. il naurait pas de repos tant que vivrait lassasin au yeux vert.