William retira la vrille de l'ouverture de commande. S'il avait pu sourire, il l'aurait fait assurément. Il venait de poser avec succès l'astronef en perdition. Le terrain choisi n'était pas idéal, loin de là! Mais William n'avait guère eu le temps de se montrer difficile. C'était sa peau qu'il jouait. Un virus avait sournoisement infecté l'ordinateur central. Ce dernier, grippé, avait alors accompli les pires imprudences, exposant ainsi le petit vaisseau d'exploration aux périls de l'espace. William n'avait eu d'autre choix que de se substituer à l'O-C, et de dénicher au plus tôt un coin pour atterrir. La cinquième planète du système s'avéra la plus accessible.
William se leva, laissant derrière lui le siège habituellement inoccupé du pilote, et se dirigea vers le « centre d'exploration », ce petit habitacle isolé de la cabine de pilotage par une cloison transparente. Il désirait voir plus en détail la planète sur laquelle il avait trouvé refuge avant de s'atteler à la chasse au virus. Après tout, il était un explorateur.
William inséra sa vrille directement dans l'interface des senseurs, bypassant l'O-C malade. Les données que lui transmettaient les senseurs se révélèrent, après analyse, fort inhabituelles. Toutes les conditions pour accueillir la vie étaient réunies sur ce monde, mais William ne décelait aucune trace de cette vie. Trouvant douteux de tels résultats, il décida d'aller voir sur place. Il rassembla vivement son équipement d'exploration et sortit de l'astronef.
Au premier coup d'oeil, il constata la grande beauté du paysage selon les standards humains. Il fit quelques pas dans l'herbe caressante et aperçut, derrière un bosquet fleuri, une créature de rêve. Lui, toujours froid et rationnel, se sentit bouleversé par la splendeur de l'être aux rondeurs si charmantes.
Fort d'un enthousiasme d'adolescent, l'androïde de la neuvième génération s'exclama:
Effectivement, son membre vrillé se dévissait à toute allure, mû par l'excitation. Il empoigna à bras-le-corps sa dulcinée, une ravissante barrique. Ils s'éloignèrent, enlacés, vers le soleil couchant.